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François Fillon, ancien Premier ministre français, a été condamné ce mardi à quatre ans de prison avec sursis, à une amende de 370 000 euros et à cinq ans d’inéligibilité. Cette décision a été rendue par la cour d’appel de Paris, suite à des révélations concernant des emplois fictifs impliquant son épouse, Penelope Fillon. À 71 ans, l’ancien locataire de Matignon n’était pas présent lors du délibéré.
Contexte de la condamnation
La cour a également confirmé une somme de 126 167 euros de dommages et intérêts, destinée à l’Assemblée nationale, liée à l’un des contrats d’assistante parlementaire de Penelope Fillon entre 2012 et 2013. Le président de la cour a précisé que « la preuve d’un travail salarié » n’avait pas été démontrée dans le dossier.
Me Antonin Lévy, l’avocat de Fillon, a déclaré que cette décision « remet cette affaire à sa bonne place » et a souligné qu’il n’y avait pas de peine de prison ferme. François Fillon reste donc un homme libre, mais son avocat a également annoncé qu’il examinerait cette décision pour envisager un éventuel pourvoi en cassation.
Les détails du procès
Ceci représente le délibéré de son troisième procès. En première instance, en 2020, François Fillon avait été condamné à cinq ans d’emprisonnement, dont deux ans ferme, ainsi qu’à des amendes similaires. À la suite de cette décision, il avait obtenu une « cassation partielle » en 2024, la Cour de cassation ayant jugé que la motivation de la peine de prison ferme était insuffisante.
Lors de l’audience en appel, l’avocat général avait requis quatre ans d’emprisonnement avec sursis, 375 000 euros d’amende et dix ans d’inéligibilité. À la barre, Fillon avait exprimé sa « blessure morale » face à la peine d’inéligibilité, bien qu’il ait affirmé ne pas envisager un retour en politique.
Un feuilleton judiciaire
Les révélations à l’origine de cette affaire remontent à 2017, lorsque Le Canard enchaîné a révélé que Penelope Fillon avait perçu environ 500 000 euros brut comme assistante parlementaire de son mari entre 1998 et 2007. Elle aurait également reçu des paiements en tant que conseillère littéraire pour une revue proche de son époux.
Face à cette tempête médiatique, François Fillon a vu ses ambitions présidentielles anéanties, subissant une défaite au premier tour de l’élection présidentielle, une première pour un candidat de droite sous la Ve République.
Peines confimées pour Penelope Fillon et Marc Joulaud
En fin d’année 2018, Marc Ladreit de Lacharrière a été condamné à huit mois de prison avec sursis et 375 000 euros d’amende pour avoir offert un emploi partiellement fictif à Penelope Fillon. Les peines pour François Fillon, sa femme et Marc Joulaud ont été confirmées lors d’une audience le 29 avril 2024, marquant un tournant dans cette affaire complexe.