François Fillon, ancien Premier ministre et candidat à l’élection présidentielle de 2017, a été définitivement condamné dans l’affaire dite du « Penelopegate », qui porte sur des emplois fictifs de son épouse Penelope. Après plusieurs années de procédures, la justice française lui a infligé une peine de quatre ans de prison avec sursis, une amende de 375 000 euros, ainsi qu’une inéligibilité de cinq ans.
Les révélations initiales, publiées en janvier 2017 par Le Canard enchaîné, avaient profondément bouleversé la scène politique française. À l’époque en tête dans les sondages pour la présidentielle, François Fillon avait vu sa campagne entachée par ces accusations d’emplois fictifs attribués à son épouse, dans un contexte de suspicion de détournement de fonds publics. Ces révélations avaient contribué à une chute spectaculaire de sa candidature, qui n’avait finalement obtenu que 20,01 % des voix au premier tour, un record négatif pour la droite.
Une longue procédure judiciaire
Après plusieurs procès, cette condamnation constitue une étape clé dans une affaire qui a duré plusieurs années. En mai 2022, la justice lui avait déjà condamné à quatre ans de prison, dont un an ferme, à une amende de 375 000 euros et à une inéligibilité de dix ans, décision à laquelle il avait fait appel. La cour de cassation a finalement validé la condamnation à quatre ans avec sursis, tout en estimant que la peine de prison ferme était insuffisamment motivée lors du précédent jugement.
Ce verdict affirme que la responsabilité de François Fillon dans le détournement de fonds publics est avérée, malgré ses contestations et ses recours. La justice a également confirmé le versement de plus de 126 000 euros de dommages et intérêts à l’Assemblée nationale, correspondant à un montant perçu dans le cadre d’un emploi fictif reconnu.
Une fin de parcours judiciaire et politique
Suite à cette décision, l’ancien candidat de la droite indique qu’il se consacre désormais principalement à ses activités de conseil et semble vouloir tourner la page de cette affaire. Son avocat, Me Antonin Lévy, a déclaré que cette décision met un terme à plusieurs années de rebondissements, tout en précisant que François Fillon envisageait de réfléchir à un éventuel pourvoi en cassation pour certains aspects de la peine.
La condamnation ferme, bien que symbolique, intervient huit ans après la mise en lumière de cette affaire qui a marqué durablement l’image politique de François Fillon et a contribué à une crise de confiance dans la classe politique française. La justice ayant mis en évidence l’existence d’emplois fictifs, cette affaire reste un symbole de la nécessaire transparence et de la lutte contre la corruption.