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Dans un entretien accordé à la Tribune Dimanche et à Corse-Matin, François Rebsamen, ministre de l’Aménagement du territoire, a mis en lumière le projet de loi constitutionnelle visant à accorder l’autonomie à la Corse. À cette occasion, il a répondu aux critiques suscitées par ce texte.
Un projet de loi controversé
François Rebsamen défend vigoureusement le projet de loi constitutionnelle relatif à l’autonomie de la Corse. Dans ses déclarations, il a affirmé que ce texte offre « une voie hors de la violence » et apporte « de l’espoir à une jeunesse » dans cette région, la plus pauvre de France métropolitaine.
La position du ministre face aux critiques
Malgré les réticences exprimées par le Conseil d’État, qui a suggéré de retirer des points essentiels du projet, y compris la notion de « communauté » pour l’île, Rebsamen reste déterminé. Il souligne que cette proposition, validée lors du Conseil des ministres, constitue une victoire pour la Corse, établissant ses particularités historiques, culturelles et linguistiques.
« Aucune autre collectivité n’a droit aux mêmes qualificatifs. C’est une forme de reconnaissance que les Corses espéraient depuis longtemps », a-t-il déclaré.
Une occasion historique à ne pas manquer
Le ministre est convaincu que l’opportunité de ce projet est unique. « On n’aura pas de nouvelle occasion historique comme celle-ci », a-t-il insisté, tout en reconnaissant que la collectivité corse a souvent été méprisée par les gouvernements successifs, sans réponse à ses 97 demandes d’adaptation.
Les critiques du projet, notamment sur la notion de communauté, sont nombreuses. Les opposants craignent que cela ouvre la voie à d’autres mouvements autonomistes. Rebsamen défend sa position en soulignant les spécificités insulaires de la Corse, qui diffèrent de celles d’autres régions françaises.
Vers un avenir apaisé
Ce projet de révision constitutionnelle, lancé en 2022 par Gérald Darmanin, vise à mettre fin aux violences sur l’île suite à la mort du militant indépendantiste Yvan Colonna. Pour être adopté, il devra passer par l’Assemblée nationale et le Sénat, puis obtenir une majorité lors de la réunion en Congrès.
« Ne l’oublions pas, ce sera aux parlementaires de préparer la loi organique fixant l’étendue de l’autonomie », a souligné Rebsamen, tout en restant conscient des incertitudes politiques actuelles.
Des divergences au sein du gouvernement
Toutefois, tous les membres du gouvernement ne partagent pas son optimisme. Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, a exprimé des doutes quant à l’adoption de ce texte dans sa version actuelle. Rebsamen, pour sa part, reste déterminé à convaincre ses collègues de la nécessité de cette réforme.
Le texte devrait être examiné au Sénat fin octobre, suivi d’une discussion à l’Assemblée nationale début décembre, avec l’objectif d’une adoption en décembre. Le président de la République a également proposé un examen au Congrès après les élections municipales de mars prochain.