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Israël a mené une vague de frappes aériennes d’une intensité exceptionnelle sur Gaza City, détruisant notamment la tour résidentielle la plus haute, l’immeuble Al-Ghafri, et forçant des centaines de milliers d’habitants à fuir. Les frappes israéliennes à Gaza ont visé en particulier les secteurs nord et ouest de la ville lundi soir, selon des médias israéliens et les autorités palestiniennes, tandis que les équipes de secours signalent des quartiers entiers réduits en ruines.
Destruction massive et exode
Les attaques ont causé l’effondrement d’immeubles résidentiels et l’anéantissement d’infrastructures clés. Selon la Protection civile palestinienne, au moins 50 immeubles à plusieurs étages ont été rasés au cours des dernières semaines.
Le quartier de Zeitoun a été particulièrement touché : plus de 1 500 maisons et bâtiments y auraient été détruits depuis début août, laissant des blocs entiers sans aucun bâtiment debout.
- Frappes concentrées dans le nord et l’ouest de Gaza City.
- Des centaines de milliers de personnes en déplacement interne, contraints de fuir vers le sud.
- Nombreux civils sans abri ni biens essentiels.
Bilan humain et ciblage des civils
Le ministère de la Santé de Gaza a indiqué que 51 Palestiniens, dont des jumeaux de six ans, ont été tués à Gaza City au cours des dernières 24 heures. Le conflit a provoqué un lourd tribut en vies humaines depuis octobre 2023.
Depuis le mois d’octobre 2023, au moins 64 905 Palestiniens auraient été tués et 164 926 blessés, d’après les chiffres compilés par les autorités sanitaires locales. Des milliers de personnes restent ensevelies sous les décombres.
Les attaques ont également visé des professionnels des médias : trois journalistes ont été tués dans des frappes distinctes, portant à près de 280 le nombre de journalistes et travailleurs des médias tués depuis le début du conflit.
- Mohammed al-Kouifi, reporter, tué dans le quartier de Nassr.
- Ayman Haniyeh, photographe et ingénieur de diffusion.
- Iman al-Zamili, journaliste.
Opérations militaires et revendications
Le cabinet de sécurité israélien a approuvé en août un plan visant à reprendre le contrôle de Gaza City, décision qui a déclenché des bombardements intensifs et poussé les habitants vers le sud de l’enclave, notamment vers la zone connue sous le nom d’al-Mawasi.
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, a publié pendant trois jours de suite des vidéos des frappes, affirmant que la tour détruite servait de « centre du terrorisme et de l’incitation ». Il n’a pas fourni de preuves publiques attestant que l’immeuble était utilisé par le Hamas.
Zone dite « sûre » d’al‑Mawasi : conditions insalubres et danger
Beaucoup de déplacés se sont dirigés vers al-Mawasi, que les autorités israéliennes présentent comme une zone « sûre ». Toutefois, les témoignages et rapports médicaux indiquent que l’endroit manque des nécessités de base et n’offre pas de protection réelle.
Le ministère de la Santé a alerté sur l’absence d’eau potable, de nourriture et de services de santé, et a mis en garde contre le risque d’épidémies « dangereuses ». Il a aussi dénoncé des tirs ciblés contre des personnes déplacées, à l’intérieur des camps comme lorsqu’elles tentent de les quitter.
Blocage de l’aide humanitaire et risque de famine
Les opérations et les restrictions entravent fortement l’accès à l’aide. Selon le complexe médical Nasser, les forces israéliennes ont tiré et tué au moins cinq Palestiniens qui attendaient une distribution alimentaire près d’al-Mawasi.
La crise alimentaire s’aggrave : la classification IPC (Integrated Food Security Phase Classification) a déclaré la famine dans le nord de la bande de Gaza le 22 août.
- Le bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) a indiqué que, sur 17 missions humanitaires coordonnées avec Israël dimanche, seules quatre ont été autorisées.
- Une mission destinée à acheminer des réservoirs d’eau vers le nord s’est vu refuser l’entrée.
Appels à la responsabilité internationale
Francesca Albanese, rapporteur spécial de l’ONU pour les territoires palestiniens occupés, a affirmé que l’utilisation d’armes non conventionnelles et les opérations de grande ampleur semblent viser à chasser de force la population de Gaza City.
Albanese a déclaré qu’il s’agit d’un « génocide » qui n’aurait pas été possible sans l’implication et le soutien de plusieurs acteurs, y compris des alliés et des partenaires du secteur privé. Elle a appelé les gouvernements à mettre fin à l’impunité israélienne et à exiger le respect du droit international.