Table of Contents
Une enquête sur la fuite d’informations au sein du Parlement néerlandais suscite de vives réactions et soulève des questions concernant la transparence politique. L’ancienne direction de la Tweede Kamer a discuté en détail des moyens par lesquels des informations confidentielles sur une enquête concernant l’ancienne présidente de la Chambre, Khadija Arib, ont pu être divulguées à la presse.
Les accusations de fuite
Lors d’une audience récente, le procureur a expliqué que l’ancienne porte-parole de l’ex-présidente de la Chambre, Vera Bergkamp, Sonja K., est actuellement suspectée d’avoir délibérément violé son obligation de confidentialité. Elle aurait informé deux journalistes du *NRC* le 28 septembre 2022 que le directoire de la Tweede Kamer avait lancé une enquête délicate sur un comportement présumé inapproprié de Khadija Arib.
Sonja K. a nié ces accusations, son avocat, Robert Malewicz, affirmant qu’il était « très probable » que les informations aient pu parvenir au *NRC* par d’autres voies. La défense et les détails de l’affaire seront examinés plus en profondeur le 15 mai prochain.
Stratégies de fuite discutées
Lors de la première audience, le procureur a exposé les raisons pour lesquelles Sonja K. a été désignée comme suspecte. Ce n’est que deux ans après les faits, lorsque la police judiciaire a informé la nouvelle présidence de la Chambre, dirigée par Martin Bosma (PVV), qu’elle était dans une impasse, que des hauts fonctionnaires ont révélé qu’une collègue n’avait peut-être pas partagé d’informations cruciales avec les enquêteurs.
Ce fonctionnaire aurait indiqué à un juriste qu’une réunion avait eu lieu le 28 septembre 2022, où les membres de la haute fonction publique avaient discuté des fuites d’informations concernant Arib et des moyens de « remporter la bataille communicationnelle ».
Déclarations de Sonja K.
Un des fonctionnaires a déclaré que Sonja K. s’était vue attribuer un rôle dans ce scénario, ayant mentionné qu’elle avait déjà eu des interactions avec les médias. D’autres ont cependant indiqué qu’elle avait un engagement familial ce jour-là, ce qui aurait pu compromettre sa capacité à participer à une fuite.
Les données téléphoniques ont révélé que le téléphone de Sonja K. n’a pas quitté son bureau à La Haye pour rentrer à Utrecht ce jour-là, mais qu’elle s’est rendue à Amsterdam, où elle est restée plus d’une heure avant de rentrer chez elle.
De nouveaux témoins et conséquences
Il est indéniable que les informations sur l’enquête délicate ont été publiées dans le *NRC* le même soir. Les enquêteurs ont également établi que Sonja K. avait eu plusieurs conversations téléphoniques avec l’auteur de l’article du *NRC* le 28 septembre, ainsi que dans les jours précédents et suivants.
Bien que cela ne prouve pas que Sonja K. est la source de la fuite, la défense a demandé à interroger trois nouveaux témoins, dont l’ancienne greffière, Simone Roos, présente lors de la réunion des hauts fonctionnaires, et deux journalistes du *NRC*. Ces témoins seront bientôt entendus à huis clos.
Cette fuite a eu des conséquences majeures : Khadija Arib a appris par les médias les allégations la concernant avant même de pouvoir fournir sa défense. Elle a alors évoqué une « chasse politique » et a quitté la Chambre des représentants avec fracas trois jours plus tard, mettant fin à sa carrière de 25 ans en tant que membre du PvdA.