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Une enquête est en cours dans le Gard après le meurtre d’un fidèle dans une mosquée près d’Alès, suscitant une vive émotion et la piste islamophobe est désormais envisagée. L’auteur, identifié, est toujours en fuite après avoir filmé une vidéo où il profère des insultes envers « Allah ».
Un drame survenu vendredi matin
Les faits se sont déroulés aux alentours de 8h30 dans la mosquée Khadidja, située dans le hameau de Trescol, à La Grand-Combe, une commune de 5 000 habitants au nord d’Alès. La victime, un homme d’une vingtaine d’années, se trouvait seule avec son agresseur dans la salle de prière.
Le corps a été retrouvé en fin de matinée, lorsque d’autres fidèles sont arrivés pour la prière du vendredi. Selon les premières estimations, la victime a reçu entre 40 et 50 coups de couteau, avant la réalisation de l’autopsie.
Profil de la victime
Le procureur indique que la victime, âgée de 23 à 24 ans, fréquentait régulièrement la mosquée. En revanche, le meurtrier ne venait apparemment pas à ce lieu de culte. Selon des témoignages recueillis sur place, le jeune homme était originaire du Mali et vivait en France depuis plusieurs années.
Reconnue et appréciée de la communauté locale, la victime venait chaque jour à la mosquée. Le président de la mosquée a précisé qu’il était arrivé vers 8h pour effectuer le ménage et aider avant la grande prière du vendredi.
Le meurtrier toujours en fuite
Bien que non arrêté à la fin de l’après-midi du samedi 26 avril, l’auteur des faits a été identifié. Son frère a été placé en garde à vue, selon une source proche du dossier. Le suspect, de nationalité française et d’origine bosnienne, n’est pas musulman.
Le procureur d’Alès, Abdelkrim Grini, a affirmé que l’enquête était prise très au sérieux compte tenu de la gravité des faits, et que le suspect était activement recherché.
Une vidéo glaçante et des preuves capitales
Le meurtrier a filmé la victime en gros plan, agonisant au sol juste après l’avoir poignardée. Dans la vidéo, il profère à deux reprises des insultes à l’encontre d’« Allah », témoignant clairement d’une dimension islamophobe.
Conscient de la présence des caméras de surveillance, l’homme s’exclame : « Je vais être arrêté, c’est sûr ». Cette vidéo a été envoyée à une tierce personne puis diffusée sur un réseau social avant d’être supprimée.
Les enquêteurs disposent également des images issues des caméras à l’intérieur et à l’extérieur de la mosquée. Toutes les pistes sont examinées, notamment celle d’un acte motivé par l’islamophobie. Le parquet national antiterroriste évalue la possibilité de se saisir du dossier. Pour l’heure, l’enquête est conduite par le groupement de gendarmerie du Gard, la section de recherches de Nîmes et la police judiciaire sous l’autorité du parquet d’Alès.
Réactions politiques
Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a dénoncé sur X un « ignoble assassinat » dans un « édifice religieux sacré », blessant le cœur de tous les musulmans de France. Le ministre de l’Intérieur avait qualifié ce meurtre d’« épouvantable ».
Michaël Delafosse, maire socialiste de Montpellier, a condamné « un acte ignoble motivé par le racisme et l’intolérance », rappelant que la République ne peut accepter qu’un climat de peur touche ses citoyens musulmans.
Jean-Luc Mélenchon, leader de La France Insoumise, a affirmé : « L’islamophobie tue. Tous ceux qui y contribuent sont coupables ». De son côté, la députée LFI Mathilde Panot a souligné que l’islamophobie tue « dans un silence assourdissant » et demandé que le coupable soit retrouvé.