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Les fortes pluies et tempêtes qui ont frappé ces derniers jours la bande de Gaza ont transformé une catastrophe humanitaire déjà chronique en un nouveau chapitre tragique. Les tentes délabrées des déplacés n’ont pas résisté aux vents et aux inondations, aggravant la situation de populations qui peinent encore à se remettre d’une guerre de deux ans ayant causé destructions, blocus et violences continues.
Un bilan humain et matériel déjà lourd
La guerre de deux ans a fait plus de 70 000 morts et environ 170 000 blessés, selon les bilans disponibles, et a laissé des zones entières en ruines.
– Des centaines de milliers de personnes restent déplacées à l’intérieur du territoire.
– Plus de 27 000 tentes ont été arrachées par les vents, selon le bureau gouvernemental de Gaza.
– Des milliers d’autres tentes ont été inondées et rendues inhabitables.
Les hôpitaux signalent au moins 14 décès liés aux intempéries, dont 6 enfants morts de froid, et l’effondrement de plus de 15 habitations dans plusieurs quartiers de la ville de Gaza.
Avertissements des organisations internationales
L’ONU alerte sur une situation dramatique : environ 850 000 personnes entassées dans 761 camps et sites de déplacement restent fortement exposées au risque d’inondation.
L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) met en garde contre le risque que des centaines de milliers de déplacés voient leurs tentes et abris submergés par les eaux, soulignant que les matériaux de construction et même les sacs à remplir de sable sont toujours bloqués à l’entrée de la bande de Gaza.
L’OIM note également que les fournitures déjà acheminées — tentes imperméables, couvertures thermiques, bâches plastiques — sont insuffisantes face à l’ampleur des précipitations et des inondations.
Besoin urgent d’abris
Les autorités palestiniennes et les agences humanitaires estiment qu’au moins 300 000 tentes supplémentaires sont nécessaires pour abriter environ 1,5 million de personnes déplacées encore présentes dans le territoire.
La menace vient aussi de la mer : l’Organisation mondiale de la santé (OMS) signale que plus de 4 000 personnes vivent dans des zones côtières jugées à haut risque, dont environ 1 000 sont directement affectées par des vagues violentes.
Témoignages sur le terrain
Les récits recueillis par des agences de presse rendent compte de l’ampleur du désarroi. Beaucoup ont fui la destruction de leurs maisons pour se réfugier sous des bâches qui n’ont pas tenu face aux intempéries.
Soad Muslim, déplacée de Beit Lahia, a confié depuis sa tente inondée dans la zone d’Al-Zawaida : « C’était une nuit noire pour nous et nos enfants à cause du froid et de la pluie. Nous n’avons même pas pu couvrir un enfant, les couvertures ont été trempées. Nous ne savons pas où aller. »
D’autres témoins décrivent de jeunes gens tentant de drainer l’eau à la pelle, des enfants marchant pieds nus dans la boue pour aller chercher de l’eau potable, et des familles rassemblées autour d’un petit feu pour se réchauffer et cuisiner dans des conditions extrêmes.
Shorouq Muslim, également déplacée de Beit Lahia, explique : « Nous ne savons pas quoi faire, nous ne pouvons pas sortir pour allumer un feu, il n’y a pas de bois et nous n’avons pas de gaz. »
Images de la tragédie
Des photographies montrent des tentes effondrées, des matelas trempés et des familles noyées dans la boue, accentuant l’impression d’une crise qui dépasse les capacités d’assistance actuelles.
Appels à la responsabilité et à l’action
La Commission européenne insiste sur la nécessité de tenir pour responsables les auteurs des violations du droit international commises à Gaza et qualifie la situation d’insoutenable.
Francesca Albanese, rapporteuse spéciale des Nations unies pour la situation des droits de l’homme en Palestine, affirme que l’aggravation de la crise impose une intervention immédiate de la communauté internationale et la mise en œuvre de mécanismes de reddition de comptes.
Malgré ces appels, les organisations humanitaires dénoncent le manque d’actions suffisantes pour fournir abris, nourriture et soins aux centaines de milliers de personnes déplacées par une guerre qui continue d’avoir des répercussions dévastatrices.
Situation sur le terrain et perspectives
Avec l’arrivée de l’hiver, la situation des déplacés reste précaire et les besoins humanitaires augmentent rapidement. Les tentes détruites et les abris inondés exposent des familles entières au froid, aux maladies et à l’insécurité alimentaire.
Gaza assiégée par la guerre et les intempéries nécessite une réponse coordonnée et massive pour prévenir une catastrophe humanitaire encore plus grande dans les semaines à venir.