Home ActualitéGaza : Deux ans après, le monde face à la reconstruction urgente

Gaza : Deux ans après, le monde face à la reconstruction urgente

by Sara
Palestine, Israël

Deux ans après la guerre d’extermination menée contre la bande de Gaza, les habitants persistent à s’accrocher à leurs villes et villages malgré l’ampleur des destructions et des pertes humaines. Ils fouillent les décombres, tentent de retrouver une vie ordinaire et entament timidement des travaux de réparation, même quand les moyens manquent et que les maisons sont lourdement endommagées. La reconstruction à Gaza reste un défi colossal, posé au monde : restera-t-il silencieux ou apportera-t-il l’aide nécessaire pour permettre aux Palestiniens de reprendre une vie digne ?

Les bilans humains et matériels

Le bilan humain de ces deux années de conflit est lourd : près de 65 000 personnes ont perdu la vie, et des dizaines de milliers sont blessées ou portées disparues. Les dégâts matériels sont massifs, avec plus de 80 % des logements du secteur endommagés ou détruits.

Malgré cela, de nombreux Gazans ont choisi de rester ou de revenir ; certains vivent même au-dessus des ruines de leur maison, en attendant de pouvoir reconstruire et prouver ainsi leur attachement à leur terre.

Des services municipaux à reconstruire

La municipalité de Gaza a été affaiblie au point de ne plus pouvoir assurer le minimum de services essentiels après la guerre. Les équipements, véhicules et infrastructures ont été largement détruits, rendant difficile le passage de l’urgence à une phase de relèvement.

Le porte-parole municipal, Nabih Asim, a souligné les besoins prioritaires lors d’une émission récente. Il a insisté sur la nécessité d’équiper la ville en matériel lourd pour :

  • ouvrir et dégager les voies d’accès ;
  • retirer les décombres et collecter les déchets accumulés ;
  • réparer les réseaux d’eau et d’assainissement.

Parmi les chiffres évoqués figurent la collecte de plus de 250 000 tonnes de déchets et la réparation de vastes portions de réseaux endommagés.

Assainissement et approvisionnement en eau

Le secteur sanitaire et hydraulique est particulièrement touché. Selon les autorités municipales, il faudrait au minimum 1 000 tonnes de ciment uniquement pour réhabiliter les installations d’assainissement et les puits, sans compter les besoins pour les logements détruits.

Rien que dans la ville de Gaza, plus de 200 000 mètres linéaires de réseaux d’assainissement ont été endommagés. À l’échelle de l’ensemble du territoire, ces chiffres sont encore plus graves, compromettant gravement l’accès à l’eau potable et la salubrité publique.

Risque environnemental et munitions non explosées

Les conséquences vont au‑delà de la surface : les armes utilisées ont détruit non seulement les infrastructures visibles mais aussi les couches souterraines où passent les réseaux d’eau et d’assainissement. Cette destruction profonde complique les opérations de réparation.

Les équipes de secours avertissent qu’une proportion importante des munitions et matériaux largués — estimée à plus de 80 % — n’a pas explosé, constituant une menace mortelle pour les civils qui reviennent sur leur lieu de vie.

Des installations vitales gravement affectées

Les autorités locales font état de la destruction d’environ 75 % des puits centraux municipaux, ainsi que de la perte de plus de 120 000 mètres linéaires de réseaux d’eau. Ces dégâts ont réduit l’approvisionnement en eau à des zones très restreintes.

De surcroît, la station de dessalement située au nord‑ouest de la ville, qui fournissait plus de 10 % des apports en eau avant les hostilités, est aujourd’hui hors service. La coupure continue des réseaux électriques depuis les premiers jours du conflit a contraint le secteur à dépendre massivement de groupes électrogènes, nécessitant des apports réguliers en carburant.

Priorités immédiates pour la reconstruction à Gaza

Les besoins urgents identifiés par les responsables municipaux et les équipes de secours se concentrent sur quelques priorités claires :

  • fournir des engins lourds pour dégager les voies et les sites sinistrés ;
  • approvisionner en carburant les installations vitales et les groupes électrogènes ;
  • réhabiliter les réseaux d’eau et d’assainissement, et rétablir l’approvisionnement de base ;
  • collecter et évacuer les centaines de milliers de tonnes de déchets et de décombres.

Les autorités locales déplorent toutefois l’absence d’aide concrète, malgré la remise de listes détaillées de besoins aux organisations internationales et aux agences d’aide.

La voix des habitants : résilience et espoir

Au‑delà des chiffres et des besoins techniques, la population témoigne d’une volonté de résistance et d’espoir. L’artiste et animateur palestinien Mahmoud Al‑Zaïter, surnommé par les habitants « le ministre du bonheur », a raconté son choix de rester à Gaza pendant la guerre.

Pour lui, sa présence était un message d’encouragement : malgré la souffrance et la destruction, les Gazans restent attachés à la vie et déterminés à reconstruire. Ce tissu de résilience humaine constitue un pilier essentiel pour toute perspective de reconstruction à Gaza.

source:https://www.aljazeera.net/politics/2025/10/28/%d8%a8%d8%b9%d8%af-%d8%b5%d9%85%d9%88%d8%af-%d8%a7%d9%84%d8%ba%d8%b2%d9%8a%d9%8a%d9%86-%d9%87%d9%84-%d9%8a%d8%aa%d8%ad%d8%b1%d9%83-%d8%a7%d9%84%d8%b9%d8%a7%d9%84%d9%85-%d9%88%d9%8a%d9%85%d8%af

You may also like

Leave a Comment