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Dans la bande de Gaza, la quête des aides humanitaires est devenue une véritable épreuve de vie ou de mort. Chaque jour, des milliers de Palestiniens affamés, comme Ibrahim Al-Qatrawi, un jeune activiste, risquent leur vie en se rendant aux points de distribution américains-israéliens, exposés aux tirs de l’armée israélienne. Cette situation dramatique illustre une double menace : la faim extrême et la violence sur les lieux mêmes où l’aide est censée être délivrée.
Une situation mortelle face à la distribution d’aide
Le quotidien à Gaza est marqué par la peur constante. Selon des confessions de soldats israéliens publiées récemment dans le journal Haaretz, l’armée effectue des exécutions sommaires de civils palestiniens sur les points de distribution. Ces tirs sont effectués sans justification ni menace réelle, transformant la recherche de nourriture en une « partie de la mort » selon le témoignage d’Al-Qatrawi.
Depuis le 27 mai, Israël et les États-Unis ont mis en place un mécanisme limité de distribution d’aide via une organisation locale, sans la supervision de l’ONU ni d’autres institutions internationales. Cette planification dangereuse oblige les Palestiniens à faire face à des bombardements alors même qu’ils attendent ou tentent de récupérer de la nourriture, les confrontant à un choix tragique entre mourir de faim ou être blessés, voire tués.
Le parcours périlleux pour obtenir les aides
Originaire du camp de réfugiés de Nussirat, au centre de la bande de Gaza, Al-Qatrawi part plusieurs heures avant l’ouverture des points de distribution situés près de l’axe de Nétzarim, contrôlé par l’armée israélienne. Après plusieurs kilomètres à pied, il tente de s’approcher des barrières pour capturer, avec son téléphone, des images des violences perpétrées par l’armée contre les personnes affamées.
Les longues heures d’attente sont remplies d’angoisse et d’incertitude. Dès l’aube, lorsque l’armée israélienne se retire partiellement de la zone, la foule affamée se précipite vers la porte. C’est à ce moment que les tirs commencent, touchant au hasard ceux qui avancent vers l’aide alimentaire.
- Les Palestiniens se jettent au sol pour échapper aux balles,
- Certains rampent pour continuer à avancer malgré les risques,
- Les blessés ne peuvent être secourus rapidement, les hôpitaux étant éloignés et les attaques toujours possibles.
Malgré la peur et les pertes, plusieurs centaines réussissent à obtenir des aides, motivés par la nécessité de sauver leurs familles de la famine. Depuis mai, quatre points de distribution ont été mis en place dans la région, principalement dans le sud et autour de Nétzarim.
Documenter la tragédie au quotidien
Au départ, Ibrahim Al-Qatrawi s’est rendu à ces points pour filmer et dénoncer les violences israéliennes sur les civils affamés. Son objectif était de transmettre au monde la réalité brutale que vivent les Palestiniens sous le régime de distribution de l’aide imposé par Israël et les États-Unis.
Il relate notamment des scènes effroyables, comme lorsque des bombes israéliennes ont explosé à ses pieds lors d’une fusillade. Il se souvient surtout du moment où l’armée a ouvert la porte des aides, laissant la foule courir puis ouvrant le feu de manière intense sur les personnes rassemblées sur la route Salah al-Din.
Ces images, largement partagées sur les réseaux sociaux, témoignent d’un drame humain, mais selon Al-Qatrawi, la communauté internationale reste sourde à leur souffrance.
Le combat d’attendre et de survivre
À l’arrière, dans les camps de réfugiés, les familles vivent leur propre bataille d’angoisse et d’attente. Elles redoutent la sortie des jeunes hommes pour chercher de la nourriture, craignant pour leur vie. La famille d’Al-Qatrawi lui demande souvent de ne pas s’y rendre, mais la faim et le devoir de survie les poussent à prendre ces risques chaque jour.
Pour lui, le danger est permanent : « C’est comme un jeu cruel où il faut courir mais s’arrêter vite avant de se faire attraper par les soldats. » Ce harcèlement incessant inflige une pression psychologique énorme aux Gazaouis, dans un contexte d’une violence extrême.
Depuis le 7 octobre 2023, Israël, avec le soutien des États-Unis, mène une offensive qui a causé la mort de plus de 190 000 Palestiniens, principalement des femmes et des enfants, et laissé des milliers disparus, en plus des centaines de milliers de déplacés internes dans la bande de Gaza.