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La Commission nationale chargée des disparus à Gaza qualifie le territoire de «plus grand cimetière du monde» en raison des crimes d’extermination attribués aux forces d’occupation israéliennes. Selon le Dr Alaa al‑Din al‑Aklouk, président de la commission, plus de 10 000 personnes sont portées disparues et restent ensevelies sous les décombres des bâtiments et des maisons détruits par les bombardements.
Le Dr al‑Aklouk, qui a lui‑même perdu près de cinquante membres de sa famille toujours introuvables sous les ruines, dénonce la double exigence des instances internationales et l’attention excessive portée aux corps de prisonniers israéliens par rapport aux milliers de dépouilles palestiniennes négligées.
La commission appelle la communauté internationale à accélérer la reconstruction et, en priorité, à organiser le dégagement des gravats afin de permettre l’exhumation et l’identification des victimes.
Naissance et mission de la commission
La commission est née de la souffrance collective causée par la guerre. Elle se consacre à un dossier particulièrement sensible : les milliers de disparus présumés sous les décombres à Gaza, parmi lesquels de nombreuses femmes, enfants et personnes âgées.
Ses membres expliquent qu’ils ont été poussés par la douleur des familles et par l’injustice ressentie face à l’attention internationale portée à d’autres cas. Ils entendent documenter les histoires individuelles, préserver la mémoire des victimes et porter un message humanitaire aux États et organisations internationales.
Parmi les initiatives prévues figure le lancement de plateformes de documentation numérique pour recueillir témoignages et récits, afin de rappeler que chaque disparu avait une vie, une histoire et une identité qui doivent être reconnues.
Composition de la commission
La Commission nationale des disparus réunit des représentants de divers secteurs de la société civile et des familles endeuillées. Elle inclut :
- des proches des disparus et des familles affectées ;
- des juristes et des défenseurs des droits humains ;
- des écrivains, des intellectuels et des figures d’opinion ;
- des représentants d’institutions officielles et des responsables du dispositif de défense civile ;
- des personnalités nationales et des cheikhs de clans.
La diversité de ses membres vise à conjuguer expertise, représentation communautaire et mobilisation institutionnelle autour du dossier des disparus.
Objectifs prioritaires
La commission souhaite que les autorités palestiniennes mettent en place une instance officielle chargée du dossier des disparus. Elle appelle en particulier le président Mahmoud Abbas à créer une structure habilitée à gérer ces questions à l’échelle nationale.
Les objectifs principaux sont les suivants :
- lever les gravats et exhumer les dépouilles pour leur offrir des funérailles dignes ;
- prendre en charge les familles des victimes ;
- constituer un dossier juridique pour poursuivre les responsables présumés devant la Cour pénale internationale et autres juridictions compétentes ;
- préserver la mémoire et l’identité des victimes pour empêcher l’effacement de leurs histoires.
Nombre et classification des disparus
Les estimations des autorités compétentes évoquent environ 10 000 disparus depuis le début de la campagne militaire. La commission classe ces disparitions en trois catégories principales :
- les victimes ensevelies sous des tonnes de décombres, inaccessibles faute d’équipements lourds ;
- les victimes situées dans des zones qualifiées de dangereuses et placées sous contrôle militaire israélien, empêchant les équipes humanitaires d’intervenir ;
- les personnes dont le sort reste inconnu : elles peuvent être décédées, portées disparues ou détenues par l’occupation, qui ne communique pas sur les arrestations et les retenues.
Cette classification met en lumière les obstacles techniques, sécuritaires et politiques à la localisation et à l’identification des corps.
«Plus grand rassemblement de cimetières» : sens et réalités
Lorsque la commission affirme que Gaza est devenue «le plus grand rassemblement de cimetières», elle se réfère à la transformation de maisons et d’immeubles en tombes de fortune. Le Dr al‑Aklouk rapporte la disparition de près de cinquante proches dans le seul quartier d’al‑Yarmouk et décrit des demeures effondrées où reposent encore des corps non exhumés.
Cette image souligne l’ampleur matérielle et symbolique de la catastrophe : des lieux de vie réduits à des monceaux de débris qui renferment des victimes non identifiées et non honorées comme il se doit.
Dimensions juridique, humaine et sociale
Le dossier des disparus comporte des implications juridiques majeures. La commission souligne la nécessité de constituer un dossier à présenter à la Cour pénale internationale et aux juridictions internationales compétentes afin de documenter les crimes allégués.
Sur le plan humain, les disparus ne sont pas de simples chiffres : ils avaient des vies, des rêves et des familles dont la survie sociale et économique est désormais menacée. L’absence de fermeture juridique crée des difficultés concrètes pour les droits successoraux, les dettes et le statut matrimonial.
La remise de corps à l’occasion d’échanges ou de cessez‑le‑feu est également problématique : des dépouilles livrées mutilées ou méconnaissables maintiennent les familles dans l’incertitude et perpétuent le traumatisme.
Exigences logistiques et humanitaires
Pour traiter ce dossier, la commission demande des mesures concrètes et immédiates. Les priorités logistiques sont :
- l’ouverture des passages pour faire entrer des équipes médicales et techniques internationales ;
- la livraison d’équipements lourds et d’appareils scientifiques et médico‑légaux pour dégager les gravats et procéder à l’identification des corps ;
- la pression internationale sur l’occupation pour permettre l’accès aux zones sous contrôle militaire et pour fournir les listes et informations sur les personnes détenues.
La commission insiste sur le fait que ces actions sont essentielles pour sortir des victimes du statut de «disparus» et pour rendre aux familles la possibilité d’enterrer dignement leurs proches.
Appels et messages
La commission adresse plusieurs appels pressants :
- aux États et organisations internationales : accélérer la reconstruction et commencer par le dégagement des décombres ;
- aux pouvoirs concernés : créer une instance officielle pour gérer le dossier des disparus et protéger les droits des familles ;
- aux acteurs humanitaires : documenter, identifier et publier les récits des victimes pour préserver leur mémoire.
Le Dr al‑Aklouk et les membres de la commission soulignent que la protection de la dignité humaine, vivante et posthume, est au cœur de leurs revendications.
Pour rappel, la commission a diffusé des messages publics via les réseaux sociaux, notamment sur Twitter (exemples : https://t.co/NpZHtUAied, https://t.co/5V43zdikCN, https://t.co/UAKaHOB0iB), afin d’alerter l’opinion internationale sur l’ampleur du drame.