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Un rapport de l’Office de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) met en lumière l’ampleur des blessures psychologiques infligées aux enfants à Gaza. Selon les évaluations menées par des partenaires travaillant dans la protection de l’enfance, une très large majorité d’enfants présentent des signes de comportement agressif liés au conflit en cours.
Comportements observés chez les enfants
Les données montrent une détérioration marquée du sentiment de stabilité et de sécurité chez les enfants Gaza. Les chiffres clés sont les suivants :
- 93 % des enfants ont manifesté des comportements agressifs.
- 90 % se sont montrés violents envers des enfants plus jeunes.
- 86 % présentent des signes de tristesse et d’isolement.
- 79 % souffrent de troubles du sommeil.
- 69 % refusent d’aller à l’école.
Ces constats reflètent un impact psychologique profond et généralisé qui nécessite des réponses durables et adaptées.
Conséquences sur la santé mentale et la protection
Les partenaires humanitaires signalent une hausse de l’anxiété et des changements de comportement chez les enfants Gaza, ainsi qu’une inquiétude croissante liée au manque d’espaces sûrs.
Pour répondre aux besoins immédiats, les services fournis récemment comprennent :
- Des consultations psychologiques individuelles et des sessions de groupe.
- Des activités de gestion du stress et de soutien psychosocial récréatif.
- Des orientations vers des services complémentaires pour les cas nécessitant une prise en charge spécialisée.
Plus de 132 000 bénéficiaires ont été atteints par des services de protection de l’enfance pendant les quatre semaines suivant la trêve, incluant près de 1 600 enfants en situation de handicap et 45 000 personnes accompagnant ces enfants.
Sécurité, accès et contraintes humanitaires
L’OCHA rapporte une persistance de la violence mortelle et une insécurité généralisée, notamment à proximité ou à l’est de la « ligne jaune », zone où l’armée israélienne reste largement déployée.
Les restrictions d’accès affectent fortement la population :
- L’accès à la mer demeure interdit, avec des signalements d’arrestations de pêcheurs palestiniens en mer.
- Hors de la « ligne jaune », des destructions quotidiennes de bâtiments résidentiels sont encore signalées.
- L’accès aux actifs humanitaires, aux infrastructures publiques et aux terres agricoles reste limité ou totalement fermé.
Déplacements et conditions de vie
Près d’un million de personnes vivent actuellement dans 862 sites d’hébergement provisoire, sur une population totale estimée à 2,1 millions d’habitants à Gaza. Ces sites sont en grande partie surpeuplés et concentrés dans le sud.
Répartition des sites d’hébergement :
- Plus de la moitié des sites se trouvent dans la région de Khan Younis.
- 264 sites à Deir al-Balah.
- 180 sites dans les gouvernorats de Gaza et Nord Gaza.
- 8 sites à Rafah.
La surpopulation accroît les risques, en particulier pour les filles, les enfants et les personnes en situation de handicap, exposés au risque de violence, de négligence et d’un accès problématique aux installations d’eau, d’assainissement et d’hygiène.
Réponse humanitaire et objectifs
Les acteurs humanitaires visent à étendre l’aide en protection de l’enfance afin d’atteindre plus de 100 000 enfants par mois, en vue de répondre aux besoins d’environ un million d’enfants à Gaza.
Les interventions récentes ont permis d’offrir un soutien psychologique et social à des milliers de bénéficiaires, mais les travailleurs humanitaires soulignent la nécessité d’efforts soutenus et à long terme pour permettre un rétablissement durable des enfants Gaza.
Parallèlement, les autorités israéliennes ont annoncé la réouverture du point de passage de Zikim, fermé pendant huit semaines, qui devrait être rouvert pour l’acheminement d’aide humanitaire vers le nord de Gaza.