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De fortes pluies hivernales ont noyé lundi plusieurs camps de déplacés à Gaza, submergeant des tentes précaires et transformant les campements improvisés en bourbiers. Déjà fragilisés par plus de deux ans de guerre et par la destruction d’une grande partie des infrastructures, les civils se retrouvent désormais exposés aux intempéries alors que l’acheminement de l’aide et des abris reste limité.
Campements submergés et boue omniprésente
Dans plusieurs quartiers, notamment à Zeitoun et Remal, la pluie a creusé des flaques profondes et une boue épaisse rendant les déplacements très difficiles. Les tentes, souvent confectionnées de bâches fines, n’offrent qu’une protection dérisoire face aux inondations et aux rafales de vent.
Des équipes municipales sont intervenues pour pomper des eaux usées d’un réseau saturé, tandis que des habitants rapportent que des eaux d’égout et des déchets ont pénétré dans leurs abris. Ces conditions aggravent la précarité quotidienne des familles qui survivent parmi les décombres.
Risque sanitaire et victimes du froid
Les autorités locales font état d’au moins quinze décès ce mois-ci attribués à l’hypothermie, dont trois nourrissons. Parmi les victimes récentes figure un bébé de deux mois, mort en raison du froid extrême. Par ailleurs, une femme d’une trentaine d’années a trouvé la mort lorsque le mur partiellement effondré d’un immeuble s’est écroulé sur sa tente dans le quartier de Remal.
Les secours alertent sur le danger d’épidémies: l’eau d’inondation contaminée par des systèmes d’assainissement endommagés multiplie les risques d’infections et de maladies hydriques, alors que les structures médicales restent surchargées.
Appels pressants pour lever les restrictions d’aide
Les organisations humanitaires demandent à la communauté internationale d’exercer des pressions pour permettre l’entrée sans entrave des aides vitales et des abris. Selon le commissaire général de l’agence onusienne en charge de l’aide aux réfugiés palestiniens, la situation climatique « aggrave plus de deux ans de souffrance » et souligne que les livraisons ne se font pas « à l’échelle requise ».
Sur le terrain, les ONG insistent sur la nécessité d’acheminer davantage de tentes isolées, de couvertures, de combustibles et de matériel médical pour prévenir de nouvelles pertes humaines à court terme.
Violations du cessez‑le‑feu et violences persistantes
Malgré un cessez‑le‑feu entré en vigueur le 10 octobre, des frappes et des échanges de tirs se poursuivent dans plusieurs secteurs de l’enclave. Ce lundi, des affrontements ont fait au moins trois blessés au camp de Jabalia, et des témoignages font état d’attaques aériennes et d’artillerie dans d’autres camps et zones périphériques.
Depuis la mise en œuvre de la trêve, les autorités sanitaires de Gaza rapportent plusieurs centaines de morts et plus d’un millier de blessés liés à des violations du cessez‑le‑feu. Parallèlement, seules des avancées partielles ont été constatées en matière d’échanges de captifs et de retrait limité de forces, tandis que de larges secteurs demeurent sous contrôle militaire.
Situation humanitaire et urgences à venir
À mesure que la météo continue d’empirer, les besoins humanitaires augmentent drastiquement: nourriture, abris étanches, soins médicaux et assainissement font défaut. Les autorités locales et les organisations sur place appellent à une réponse coordonnée et accrue pour éviter une catastrophe sanitaire et humanitaire plus vaste.
Sur le terrain, les familles déplacées réclament des mesures d’urgence pour protéger les plus vulnérables et permettre des évacuations sûres des zones dangereuses, tandis que les travailleurs humanitaires redoublent d’efforts dans des conditions d’accès limitées.