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Près de deux mois après un procès très suivi, le tribunal correctionnel de Paris doit rendre, ce mardi 13 mai 2025, son verdict concernant Gérard Depardieu, poursuivi pour agressions sexuelles sur deux femmes durant le tournage du film Les Volets verts en 2021.
Audience et présence au tribunal
Seule l’une des parties civiles, Amélie, a prévu de se déplacer pour assister au délibéré qui débutera à 10 heures. Quant à Gérard Depardieu, actuellement en tournage au Portugal sous la direction de son amie Fanny Ardant, son absence est envisagée.
Fin mars, le parquet avait requis une peine de 18 mois de prison avec sursis à l’encontre de l’acteur, considérant que les agressions dénoncées étaient bien « intentionnelles ». Il avait également demandé que Gérard Depardieu soit soumis à une obligation de soins psychologiques, déclaré inéligible aux fonctions publiques pour une durée de deux ans, et inscrit au fichier des auteurs d’infractions sexuelles.
Les témoignages des plaignantes et les dénégations de Depardieu
Les deux femmes, une décoratrice et une assistante réalisatrice sur le film de Jean Becker, ont accusé Gérard Depardieu de comportements sexuels inappropriés sur le plateau en 2021. Lors de son témoignage, Amélie, 54 ans, cheveux blonds mi-longs, a raconté une scène où, lors d’une discussion concernant des parasols pour le décor, l’acteur, alors assis, aurait refermé ses jambes sur elle et saisi ses hanches avec force. Elle a évoqué son « gros visage », ses « yeux rouges et excités », ainsi que des propos déplacés : « Viens toucher mon gros parasol, je vais te le mettre dans la chatte ! ».
Gérard Depardieu a fermement nié ces accusations, déclarant : « Je conteste les faits. Il y a des vices que je ne connais pas. » Soutenu quotidiennement par sa fille Roxane, son ex-compagne Karine Silla et l’acteur Vincent Perez, il a ajouté : « Je ne vois pas pourquoi je m’amuserais à peloter une femme, des fesses, des seins, je ne suis pas un frotteur dans le métro. » Il a aussi réfuté toute agression envers la seconde plaignante, affirmant : « Je l’ai peut-être frôlée avec le dos dans le couloir, mais je ne l’ai pas touchée. »
Sarah (prénom modifié), 34 ans, a décrit comment, en pleine nuit, alors qu’elle accompagnait l’acteur de sa loge au plateau, il aurait posé sa main sur sa fesse « tranquillement ». Elle a relaté deux autres agressions au tribunal. Face aux accusations, Gérard Depardieu a évoqué son amour des femmes et son respect pour « la féminité », tout en critiquant « les femmes qui sont dans l’hystérie ».
Un procès marqué par une controverse médiatique
Fanny Ardant, proche de Gérard Depardieu, avait témoigné en sa faveur, assurant : « Je n’ai jamais assisté à un geste que j’aurais trouvé choquant », tout en précisant : « Je sais qu’on peut dire non à Gérard. »
Durant ce procès très médiatisé, les avocates des parties civiles ont dénoncé une atmosphère tendue ainsi que les méthodes agressives de la défense. L’avocat de Gérard Depardieu, Jérémie Assous, a qualifié les plaignantes de « menteuses », « vénales » et « hystériques ». Pour Me Claude Vincent, avocate de Sarah, la défense n’a pas mené une simple stratégie, mais une véritable « apologie du sexisme ».
La défense a tenté de présenter l’acteur comme victime d’une chasse aux sorcières féministe visant à « faire tomber un monstre sacré ». Ces dernières années, Gérard Depardieu a été accusé par une vingtaine de femmes, toutefois plusieurs dossiers ont été classés en raison de la prescription des faits. La comédienne Charlotte Arnould, présente lors du procès, avait porté plainte pour viol en 2018. Le parquet de Paris a requis l’ouverture d’un procès contre l’acteur.