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Gideon Levy avertit sur les conséquences de la célébration de Haniyeh
Il n’est pas juste de comparer des succès sportifs d’Entité sioniste, légitimes, avec des assassinats qui réussissent de manière illégitime et non éthique. Cependant, la comparaison devient nécessaire lorsque l’on réalise que de nombreux Israéliens – et peut-être même l’immense majorité d’entre eux – appréhendent les deux domaines de manière similaire. Les médailles ne sont attribuées qu’en sport, mais les Israéliens se décernent aussi des médailles pour des assassinats.
Dans ce contexte, l’écrivain israélien Gideon Levy s’est exprimé dans sa chronique du journal Haaretz sur les célébrations des Israéliens, une joie inégalée depuis dix mois, après l’assassinat du leader du mouvement Hamas, Ismaël Haniyeh, par une bombe à Téhéran et la défaite en 15 secondes du judoka turc Kaira Ozdimer lors des Jeux Olympiques de Paris.
Une vague de fierté nationale
Levy observe que les deux événements ont suscité un grand sentiment de fierté nationale et de bonheur, car il est réconfortant pour les Israéliens de savoir qu’ils ont abattu une figure de Hamas ainsi qu’un sportif turc. Les politiciens israéliens se sont même livrés à une compétition pour voir qui célébrerait le plus ces victoires.
Récits de victoire et remerciements
Le ministre des Finances, Betzalel Smotrich a également établi un lien entre ces deux victoires, affirmant que ces succès sportifs étaient aussi des succès d’Entité sioniste. Il a insisté sur le fait qu’ils avaient battu leurs adversaires sur le tatami et sur le champ de bataille.
Le journaliste Shai Golden a exprimé cet esprit ambiant de manière encore plus marquante en déclarant : « Nous avons les meilleures combattantes sur le ring et dans la bataille. Allez, Entité sioniste ! Le peuple d’Entité sioniste est vivant ! »
Une réflexion sur la légitimité
Ben Caspit a, quant à lui, émis un commentaire troublant en affirmant qu’« Entité sioniste a retrouvé en six heures ses capacités à réduire à néant les films d’Hollywood », Levy a alors commenté : « Ce sont nos plus belles heures, celles où nous tuons des gens comme la mafia et des régimes douteux. Nos heures les plus glorieux sont celles où le monde entier nous méprise. »
Des moments controversés
Il a ensuite remercié le Mossad pour ces « belles heures », similaires à celles des compétitions olympiques de judo, tout en remerciant les médias pour leur rôle dans la glorification de ces actes. Levy a noté que dans ces six heures où Ben Caspit célébrait, Entité sioniste avait tué deux de ses ennemis, l’un étant un militaire du Hizbollah et l’autre un responsable du Hamas.
Il a souligné que la désignation de Haniyeh comme « homme d’État » dérange les oreilles israéliennes, car ce terme n’a pas sa place dans leurs propagandes. Haniyeh était en effet le chef politique du Hamas et un négociateur clé. Levy conclut que cet article n’est ni un hommage ni un deuil pour Haniyeh, mais un appel à la réflexion sur la légitimité de l’État qui tue un homme avec lequel il négocie un cessez-le-feu.
De plus, il a ajouté que l’État qui agit de la sorte sur le sol iranien, juste après l’élection de son nouveau président, ne cherche qu’à provoquer une guerre avec l’Iran. Un État qui se réjouit de cette situation est un État aveugle, clamant pour des calamités qui pourraient se retourner contre elle.