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Gideon Levy met en garde : victoire initiale d’Israël, mais regrets à venir

by Sara
Gideon Levy met en garde : victoire initiale d'Israël, mais regrets à venir
Israël, Iran

Le journaliste de gauche Gideon Levy souligne que les Israéliens sont attirés par les guerres, notamment dans leurs phases initiales, suscitant un enthousiasme quasi unanime, à l’exception notable de la guerre d’octobre 1973. Selon lui, chaque conflit engagé par Israël a toujours été accompagné d’une admiration collective, de la part des dirigeants comme de la population, pour les capacités militaires et de renseignement du pays. Pourtant, cette euphorie initiale se conclut systématiquement par des regrets et des larmes.

Dans un article publié dans le quotidien Haaretz, Levy illustre son propos avec des exemples historiques récents. Il évoque notamment l’enthousiasme qui a gagné le Premier ministre Menahem Begin au début de la première guerre du Liban en 1982, avant qu’il ne quitte finalement son poste en pleine dépression sévère.

« Aucune guerre menée par Israël n’a débuté sans que le pays, dans son ensemble, ne manifeste une grande admiration pour ses forces armées et ses services de renseignement, mais tout conflit finit toujours par des pleurs », écrit-il.

Levy met en garde contre une issue similaire dans le cadre du conflit actuel contre l’Iran. Malgré l’euphorie initiale en Israël, il prédit que ce conflit pourrait se terminer dans la déception, à l’instar de la mésaventure de Begin.

Il rappelle que les premiers jours de toute guerre sont souvent les plus glorieux et joyeux pour les Israéliens. Il cite en exemple :

  • La guerre des Six Jours en juin 1967, où l’armée israélienne a réussi à anéantir trois forces aériennes arabes.
  • Le premier jour de l’opération Plomb Durci en 2009 dans la bande de Gaza, où 270 policiers de la circulation palestiniens ont été tués.

Pourtant, Levy considère cette fierté excessive comme une arrogance constante, qu’elle soit liée aux exploits militaires ou aux opérations du Mossad.

La semaine dernière, selon l’auteur, certains en Israël tablaient sur la chute rapide du régime iranien, espérant un renversement après seulement une centaine de frappes aériennes. Cette confiance démesurée s’accompagne toujours d’un sentiment de légitimité, mais pourrait finalement déboucher sur une tragédie à la manière des mythes grecs anciens.

Lorsque, dans la nuit de vendredi, des sirènes annonçant une attaque imminente ont retenti et des millions d’Israéliens ont dû se précipiter vers des abris, l’atmosphère festive s’est brutalement transformée.

Levy critique également la décision d’Israël de se lancer dans cette guerre, qu’il juge évitable. Il accuse le pays d’avoir persuadé les États-Unis d’interrompre les négociations sur l’accord nucléaire, que l’ancien président Donald Trump aurait accepté de signer. Selon lui, Israël a agi en croyant ne pas avoir d’autre choix, une justification qu’il qualifie de « banale et bien connue ».

Enfin, face aux multiples alertes et à une économie fragilisée ainsi qu’à un moral en berne, Levy prédit que les Israéliens finiront par se demander si ce conflit en valait vraiment la peine et s’il existait une autre voie possible.

Pour l’heure, il estime que poser ce genre de questions n’est pas envisageable en Israël. La seule issue pour mettre fin rapidement à cette guerre dépendrait largement du président américain, qu’il qualifie d’« excentrique ». Il considère ce conflit comme le plus dangereux jamais affronté par Israël, qui pourrait bien le regretter amèrement.

source:https://www.aljazeera.net/politics/2025/6/16/%d8%ac%d8%af%d8%b9%d9%88%d9%86-%d9%84%d9%8a%d9%81%d9%8a-%d9%84%d9%84%d8%a5%d8%b3%d8%b1%d8%a7%d8%a6%d9%8a%d9%84%d9%8a%d9%8a%d9%86-%d9%84%d8%a7-%d9%8a%d8%ba%d8%b1%d9%86%d9%83%d9%85

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