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Le gouvernement Barnier : un recul inquiétant pour la parité
Par Nicolas Domenach le , mis à jour le – ÉDITORIAL
Le gouvernement de Michel Barnier présente un état des lieux alarmant : tous les postes régaliens sont désormais occupés par des hommes, marquant un retour considérable en arrière par rapport aux avancées des années précédentes. La situation au sein des cabinets ministériels n’est guère plus reluisante.
Des nominations préoccupantes
Un énarque de la promotion d’Emmanuel Macron est désormais à la tête de Sciences Po Paris, une institution qui se dit attachée à la cause des femmes. Sa nomination a eu lieu juste avant celle des 39 membres du gouvernement de Barnier, dont la parité affichée semble n’être qu’un leurre. Ce tournant marque un vrai recul : non seulement les ministères régaliens sont tous dirigés par des hommes, mais cela fait plusieurs années que cette dynamique n’avait pas été observée.
Les femmes sous-représentées
Il existe certes des femmes qui se voient confier des portefeuilles importants, et elles sont compétentes dans leurs domaines respectifs. Par exemple, la députée LR Annie Genevard à l’Agriculture, Astrid Panosyan-Bouvet au Travail, Agnès Pannier-Runacher à la Transition écologique, et enfin Geneviève Darrieussecq à la Santé, qui sont tous des secteurs rencontrant de nombreux défis. Cependant, pourquoi aucune femme n’a-t-elle été promue à des ministères d’autorité ? Ces départements essentiels sont dominés par des « mâles blancs », comme l’a reconnu Emmanuel Macron, avec Bruno Retailleau à l’Intérieur, Jean-Noël Barrot à l’Extérieur, Didier Migaud à la Justice, et Sébastien Lecornu à la Défense. Cette concentration masculine véhicule l’idée erronée que les enjeux de sécurité et de gestion des finances sont uniquement de la responsabilité des hommes, alors que des femmes ont brillamment exercé ces fonctions par le passé.
Une administration dominée par les hommes
La composition des cabinets ministériels, principalement constituée d’hommes issus de l’École nationale d’administration (ENA), alimente encore plus cette problématique. Le « boys band » qui entoure le secrétaire général de l’Élysée, Alexis Kohler, composé de Bertrand Dumont, Emmanuel Moulin, et Jérôme Fournel, ne laisse guère de place à la diversité. Cela ne devrait donc pas surprendre que le remplacement de Thierry Breton à Bruxelles n’ait pas donné lieu à la désignation d’une femme.
Un manque d’inclusivité flagrant
Le 19 septembre dernier, lors d’une réunion à Matignon avec les présidents de partis, Maud Gatel, la secrétaire générale du MoDem, a été laissée sur le perron, soulignant ainsi l’exclusion des femmes dans les discussions politiques importantes. Le choix de Laurence Garnier, proche des positions conservatrices, pour diriger le ministère des Familles, remplace une précédente ministre qui incarnait un progressisme en matière de droits sociaux. Même si elle a finalement été mutée à la Consommation, ce changement ne remet pas en cause la dominance de la droite traditionnelle au sein du gouvernement Barnier, qui s’oppose à la demande croissante d’égalité des sexes dans notre société.
Alors que le mouvement sociétal autour de l’égalité est en pleine effervescence, notamment illustré par le procès des abus sexuels à Mazan, la composition actuelle du gouvernement soulève de nombreuses inquiétudes concernant l’engagement réel envers la parité. Il est donc légitime de se demander si ce gouvernement peut réellement être source de fierté.