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Dans l’affaire Grégory Villemin, Jacqueline Jacob, 81 ans, a été entendue vendredi 24 octobre par la cour d’appel de Dijon, soupçonnée d’être l’un des corbeaux qui ont menacé la famille Villemin. Déjà mise en examen en 2017, elle subit une nouvelle audition dans une enquête longue et chaotique sur le meurtre non élucidé de Grégory, retrouvé noyé à l’âge de 4 ans le 16 octobre 1984. Selon l’arrêt du 18 juin dernier ordonnant l’interrogatoire, des expertises graphologiques datant de 2017, puis stylométriques – qui s’attachent à l’orthographe et les tournures de phrases – de 2021 et 2023 attribuent à Jacqueline Jacob trois courriers anonymes de 1983, dont celui du 4 mars qui menace directement les Villemin. La défense parle de pseudos expertises en stylométrie, et rappelle que le procureur général de Dijon, Philippe Astruc, juge que les arguments à charge ne suffisent pas à constituer des indices graves ou concordants justifiant une mise en examen, même s’ils interrogent légitimement sur la participation de Jacqueline Jacob à la réalisation de certains écrits et appels anonymes.
À Dijon, Jacqueline Jacob entendue dans l’affaire Grégory
Elle est interrogée à partir de 10 h à la cour d’appel de Dijon, où l’on envisage une mise en examen pour « association de malfaiteurs criminelle ». L’enquête, lancée il y a 41 ans, demeure l’une des affaires non résolues les plus médiatisées de France. Des documents et expertises présentés dans le cadre de l’affaire attribuent, selon l’arrêt du 18 juin, trois courriers anonymes écrits en 1983 à Mme Jacob, notamment celui du 4 mars qui menace directement les Villemin.

Des éléments techniques et des questions sur les preuves
La défense conteste notamment les méthodes utilisées, évoquant des « pseudos expertises en stylométrie » et soulignant que des conclusions de graphologie et de stylométrie ne suffisent pas à établir des indices graves ou concordants, selon le parquet. L’arrêt rappelle que la stylométrie soutient, entre autres, l’hypothèse que la lettre du 16 octobre 1984 a été écrite par la même personne qui aurait revendiqué le crime; toutefois, une expertise de 1991 avait attribué la revendication à Bernard Laroche, cousin du père de Grégory, ce qui complexifie les conclusions.
Dans les échanges, il est rappelé que les enquêteurs avaient mentionné des lettres et appels anonymes dans les années précédant la mort de Grégory, et que des éléments de l’affaire continuent d’alimenter les débats entre les parties. Des propos rapportés par des avocats ponctuent que la démarche actuelle n’apporte pas nécessairement des indices à charge irréfutables, tout en reconnaissant que certains éléments interrogeraient sur la participation de Mme Jacob.
Réactions des avocats et du parquet
« Ce serait, à notre sens, la seule attitude digne de sa part », a déclaré Me François Saint-Pierre, l’un des avocats des parents de Grégory, en référence au possible aveu ou à des éléments clairs que pourrait apporter l’interrogatoire. De son côté, Frédéric Berna, avocat cité par l’ AFP, résume que les arguments des juges enquêteurs restent « surréalistes et lunaires ». Le parquet, par la voix du procureur général Philippe Astruc, souligne que les arguments à charge ne suffisent pas à constituer des indices graves ou concordants justifiant une mise en examen, tout en admettant que certaines pièces interrogent sur la participation de Mme Jacob à certains écrits et appels anonymes. Des éléments historiques, comme l’expertise de 1991 attribuant la revendication à une autre personne, sont rappelés pour contextualiser les débats.