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Greta Thunberg Gaza : une jeune militante suédoise de 22 ans, atteinte du syndrome d’Asperger, affirme avoir été maltraitée et humiliée par les autorités israéliennes lors de sa détention avec l’équipage de l' »Asṭūl al‑Sumud al‑ʿĀlamī » (Flottille mondiale de la Résistance) dans les eaux internationales, alors qu’ils tentaient de briser le blocus sur la bande de Gaza. Selon le journaliste et militant turc Arsin Çelik, présent à bord, Thunberg aurait été contrainte de ramper et de toucher un drapeau israélien. Le journaliste Lorenzo D’Agostino, arrivé ensuite à Istanbul, corrobore ces allégations, affirmant que les autorités auraient enroulé le drapeau israélien autour de Greta et exhibé la scène comme si c’était un trophée.
De la lutte climatique à la solidarité envers Gaza
Greta Thunberg s’est rendue célèbre mondialement comme figure emblématique de la lutte contre le changement climatique. Son action a toutefois changé de cap après le déclenchement de la guerre israélienne contre Gaza : elle a progressivement déplacé son engagement vers la solidarité avec le peuple palestinien.
Issue d’une famille liée aux arts — fille de l’acteur Svante Thunberg et de la cantatrice d’opéra Malena Ernman, et petite‑fille de l’acteur et réalisateur Olof Thunberg — Greta est née à Stockholm en 2003. Son militantisme a débuté en 2018, lorsqu’elle a entamé un sit‑in devant le Parlement suédois, marquant le début du mouvement « Fridays for Future ».
Parcours militant et reconnaissance internationale
En quelques années, Greta s’est imposée comme une voix influente auprès des jeunes et des décideurs. Elle a :
- conduit des grèves scolaires pour le climat, rassemblant des centaines de milliers de jeunes ;
- voyagé de l’Angleterre à New York à bord d’un voilier à énergie solaire pour assister aux réunions climatiques de l’ONU ;
- créé la « Greta Thunberg Foundation » pour soutenir des projets en faveur d’un monde plus juste et durable.
En 2019, le magazine Time l’a désignée « Personnalité de l’année » ; elle a reçu plusieurs distinctions internationales, dont le Right Livelihood Award (la « Alternative Nobel ») et le prix « Ambassadrice de la conscience » d’Amnesty International.
« Fridays for Future » et caractéristiques personnelles
Après les premières actions publiques, Greta a limité sa grève aux vendredis, d’où le nom « Fridays for Future ». Elle a par ailleurs révélé en 2018 qu’on lui avait diagnostiqué le syndrome d’Asperger, un trouble obsessionnel‑compulsif et des particularités sélectives.
Elle a expliqué que ces particularités influencent sa manière d’interagir socialement, mais qu’elles constituent aussi une force motrice dans son combat pour le climat et, plus récemment, pour la justice à Gaza.
Engagement en mer : la Flottille mondiale de la Résistance
Greta devait initialement embarquer sur la mission vers Gaza depuis Malte en mai, mais ce projet a été annulé après une attaque par drone contre l’un des navires en eaux internationales. En juin, elle a rejoint la mission humanitaire à bord du navire Madeleine, visant à défier le blocus naval israélien et acheminer des vivres et des fournitures.
La flottille mondiale de la Résistance s’est constituée comme une des plus vastes initiatives civiles pour rompre le siège de Gaza, rassemblant plus de cinquante navires et de nombreux militants internationaux.
Interceptions, arrestations et renvoi
Comme prévu, les forces israéliennes ont intercepté le navire Madeleine en eaux internationales, s’en emparant puis renvoyant certains activistes hors du territoire israélien. Greta a été expulsée le lendemain mais ces actions n’ont pas entamé sa détermination à continuer les initiatives en faveur de l’entrée d’aide humanitaire à Gaza.
Conditions de détention dénoncées
Des témoignages concordants d’autres participants à la flottille et des informations relayées par la presse internationale indiquent que Greta et d’autres détenus auraient été soumis à des conditions « dures et humiliantes », proches de la torture selon ces récits.
Un échange évoqué entre des responsables diplomatiques suédois et des proches de la militante fait état de privations d’eau et de nourriture jugées insuffisantes, d’un état de peau irritée que Greta attribuerait à des punaises de lit, et d’un maintien prolongé assis sur un sol dur.
Accusations d’humiliation publique
Plusieurs témoins affirment que des forces israéliennes auraient imposé à Greta des mises en scène humiliantes, dont l’obligation apparente de poser avec des drapeaux israéliens, scène ensuite exhibée. Ces allégations sont rapportées par des journalistes qui étaient à bord et par des participants déportés vers la Turquie.
La situation a suscité une vague d’indignation sur les réseaux sociaux et dans les médias, la détention de Greta devenant un sujet central des débats publics internationaux.
Réactions et montée des tensions
Le soutien de Greta au peuple palestinien a déclenché de vives réactions, notamment de la part de groupes pro‑israéliens et de leurs alliés, alimentant une forte polarisation autour de sa personne. Elle demeure cependant une figure influente, particulièrement auprès de la jeunesse et de la génération Z.
Greta répète fréquemment qu’elle n’est « pas affiliée à une organisation » et qu’elle agit de manière indépendante et bénévole. Malgré son renvoi, les observateurs s’attendent à ce qu’elle prenne part à d’autres convois visant à briser le siège de Gaza jusqu’à l’ouverture des passages humanitaires.
Perspectives et suite du mouvement
Les événements autour de Greta ont renforcé l’attention internationale sur la situation humanitaire à Gaza et sur les efforts civils visant à livrer de l’aide. Les responsables et militants impliqués dans les convois affirment vouloir poursuivre leurs actions jusqu’à ce que les voies d’accès humanitaires soient pleinement ouvertes.
La trajectoire de Greta illustre la manière dont des figures issues du militantisme climatique peuvent élargir leur engagement vers d’autres causes jugées prioritaires, et comment ces prises de position peuvent polariser l’opinion publique à l’échelle mondiale.