Des employés des 26 marques de vin, de champagne et de spiritueux du groupe LVMH se sont mobilisés le vendredi 5 décembre en Champagne-Ardenne pour protester contre la suppression de leur prime d’intéressement annuelle, versée depuis 1967.
Cette grève est inédite dans l’entreprise et surprend le secteur du luxe par son ampleur. Les syndicats estiment que la disparition de cette prime représente une perte directe de 10 à 30 % du salaire annuel pour chaque salarié, tout en dénonçant une baisse générale des rémunérations et un partage inégal des richesses acquises au fil des décennies.
Selon une experte, les résultats opérationnels de la branche témoignent d’une chute de 33 % au premier trimestre 2025 après déjà -36 % en 2024. Des difficultés imputables à des restrictions d’entrée sur le cognac français en Chine et à une diminution de la consommation sur les États-Unis, le premier marché à l’export, aggravées par des droits de douane mis en place sous l’administration Trump.
Les salariés ne remettent pas en cause les difficultés conjoncturelles mais refusent qu’une baisse relative de performance efface des droits acquis depuis des décennies. Le message figurant derrière la grève est clair : « Il n’y a pas de luxe sans travail et il n’y a pas de champagne sans ceux qui le produisent ».


