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Pour la première fois, le secteur des jeux vidéo en France a connu une grève nationale ce jeudi. Les manifestants se sont mobilisés pour dénoncer les conditions de travail difficiles et les pertes d’emplois exacerbées par la crise engendrée par le confinement.
Mobilisation originale
Le STJV (Syndicat des Travailleurs du Jeu Vidéo) a appelé les salariés du secteur à se rassembler dans plusieurs villes, dont Paris, Lyon et Annecy, le 13 février. Cette grève, qui marque un tournant dans le secteur, vise à faire entendre la voix des travailleurs face à des conditions de travail de plus en plus précaires.
Destruction d’emplois après le confinement
Durant l’année du confinement, le secteur des jeux vidéo avait enregistré des ventes record. Toutefois, cette tendance a rapidement diminué. Selon Simon, membre de la STJV et game designer freelance, « depuis la fin du Covid, le marché n’est plus le même, mais les studios s’efforcent de garder la même réussite ». Les licenciements se multiplient, certains studios sont rachetés, tandis que d’autres ferment leurs portes. Simon souligne que « cela s’est accéléré à la fin du Covid avec de nouvelles dynamiques de consolidation », engendrant un climat de mécontentement croissant.
Un mouvement en pleine expansion
Jonathan, membre de la STJV présent lors de la manifestation à Paris, exprime sa satisfaction de voir autant de personnes rassemblées place de la Bastille. Simon, qui a défilé à Lyon, remarque une « hausse de 10 % dans le taux de syndicalisation dans le secteur du jeu vidéo », illustrant l’intérêt croissant pour la défense des droits des travailleurs.
Conditions de travail difficiles
Jonathan, qui a quitté les studios de jeux vidéo pour travailler en indépendant, critique les conditions de travail dans l’industrie : « Il y a un déséquilibre entre le travail énorme fourni et ce qu’on reçoit en retour. On nous en demande trop. » Il évoque également le phénomène des burn-outs qui touchent de nombreux employés, en raison du manque de responsabilité des entreprises. Dans ce secteur, le slogan « tais-toi et bosse » illustre bien la pression subie par les travailleurs.
Simon ajoute que pour éviter des dépenses, les entreprises ne remplacent pas les démissions, ce qui entraîne une surcharge de travail pour ceux qui restent. Ce phénomène, connu sous le nom de « crunch », souligne une réalité difficile pour les salariés. Jonathan rappelle que chaque année, environ 200 étudiants sortent des écoles pour seulement 40 postes disponibles, rendant ainsi les employés remplaçables et accentuant la précarité dans le secteur.