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Le président colombien Gustavo Petro a invité le président américain Donald Trump à se rendre en Colombie pour participer à la destruction de laboratoires de cocaïne, après que Trump a déclaré que tout pays impliqué dans le trafic de drogue vers les États-Unis pourrait être attaqué, « pas seulement le Venezuela ». Ces propos ont été tenus lors d’une réunion de cabinet à la Maison-Blanche où Trump a notamment pointé la Colombie pour la production de cocaïne et son exportation vers les États-Unis. La montée des tensions diplomatiques entre Washington et Bogotá s’inscrit dans un contexte d’opérations militaires accrues et d’accusations mutuelles sur la conduite de la guerre contre la drogue.
Réponse immédiate de Gustavo Petro
Petro a réagi rapidement sur les réseaux sociaux en rappelant que son gouvernement a détruit 18 400 laboratoires de cocaïne « sans missiles ». Il a lancé une invitation directe à Donald Trump : « Venez en Colombie, monsieur Trump, venez avec moi et je vous montrerai comment ils sont détruits, un laboratoire toutes les 40 minutes ». Le président colombien a insisté sur le caractère concret des actions menées pour empêcher la cocaïne d’atteindre les États-Unis.
Par ailleurs, Petro a mis en garde contre toute atteinte à la souveraineté colombienne, affirmant qu’une menace de ce type équivaudrait à une déclaration de guerre susceptible de « réveiller un Jaguar ». Il a demandé à ne pas « endommager deux siècles de relations diplomatiques » et a exhorté à cesser les accusations publiques le visant personnellement.
Texte du message partagé par le président : https://twitter.com/petrogustavo/status/1995948716440821836.
Statistiques et rôle de la Colombie dans le trafic
Malgré les efforts de Bogotá, la Colombie reste la principale source de cocaïne entrant aux États-Unis. Selon la Drug Enforcement Administration (DEA) des États-Unis, 84 % de la drogue saisie sur le territoire américain en 2024 provenait de la Colombie. Ce chiffre illustre la complexité du phénomène et la difficulté à enrayer complètement le trafic malgré les destructions de laboratoires et les opérations antidrogue.
Les autorités colombiennes affirment que la lutte contre les « laboratoires de cocaïne Colombie » constitue une priorité nationale, combinant actions de destruction d’infrastructures illicites et efforts policiers pour démanteler les réseaux. Toutefois, le flux de stupéfiants vers le marché nord-américain reste un défi majeur nécessitant coopération internationale.
Déploiement militaire américain et controverses
L’administration Trump a déployé une importante force militaire dans la région latino-américaine au prétexte de freiner le flux de drogues vers les États-Unis depuis le Venezuela et d’autres zones. Ces opérations ont inclus des frappes par missiles contre des embarcations dans l’océan Pacifique et la mer des Caraïbes, frappes qui, selon des bilans médiatiques, ont fait au moins 83 victimes.
Les commentaires de Trump sur la possibilité d’élargir les attaques contre des pays exportateurs de drogue ont été faits en présence du secrétaire à la Défense Pete Hegseth, visé par des critiques pour une frappe dite « double-tap » en septembre qui aurait tué des survivants d’une première attaque. Des experts juridiques ont estimé que cette seconde frappe, touchant des personnes agrippées aux débris d’un navire, pouvait constituer un crime de guerre, et des parlementaires des deux partis ont promis d’enquêter.
Hegseth a défendu la frappe secondaire mais a déclaré ne pas avoir vu les survivants ni la seconde attaque en temps réel, affirmant avoir appris plus tard que l’amiral Frank Bradley, chef du commandement des opérations spéciales, en avait ordonné l’exécution.
Liens et informations complémentaires
Pour mieux comprendre le contexte et les développements récents, voici quelques reportages et analyses publiés par la presse internationale :
- Maduro rejette une « paix d’esclaves » pour le Venezuela alors que les pressions américaines s’intensifient
- Vidéo : « Jamais esclaves ! » — Maduro tient un rassemblement au milieu des tensions avec les États-Unis
- Hegseth ou l’amiral Bradley : qui a approuvé la seconde frappe sur le bateau vénézuélien ?
- Analyse : les mouvements militaires et les affirmations de Trump sur le Venezuela
D’autres articles de fond sur le déploiement et les opérations américaines en Amérique du Sud sont disponibles pour approfondir les enjeux sécuritaires et diplomatiques liés à la lutte antidrogue.
Répercussions diplomatiques
Les déclarations de Trump et la réponse de Petro illustrent une période de forte tension entre les deux pays, susceptible d’affecter les relations bilatérales historiques. Petro a rappelé que la Colombie a collaboré par le passé pour empêcher que des milliers de tonnes de cocaïne ne parviennent aux consommateurs nord-américains, appelant au respect mutuel et à la coopération plutôt qu’à l’escalade.
Dans ce climat, la communauté internationale suit de près l’évolution des opérations militaires, les enquêtes sur les frappes contestées et la manière dont les États-Unis et la Colombie gèreront les désaccords à venir.