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Le chef des Forces de soutien rapide (FSR) au Soudan, Mohamed Hamdan Dagalo, surnommé Hamidti, a une nouvelle fois accusé l’Égypte de soutenir militairement l’armée soudanaise. Lors d’un discours vidéo diffusé lundi, il a affirmé que le Caire fournit à Khartoum huit avions pilotés par des pilotes égyptiens, lesquels décolleraient de la ville de Dongola pour bombarder des régions sous contrôle de ses forces, notamment au Darfour et au Kordofan.
Hamidti a qualifié cet engagement de « agression flagrante contre le peuple soudanais ». Il a par ailleurs accusé l’Égypte d’avoir introduit dimanche 32 camions militaires chargés de munitions, d’armes et de carburant destinés à alimenter ces appareils.
Appui et équipements militaires supplémentaires
Le commandant des FSR a aussi signalé que l’armée soudanaise reçoit des drones provenant d’autres sources, dont il connaît l’origine mais a choisi de ne pas révéler. Ces nouvelles accusations interviennent dans un contexte de conflit armé intense entre les forces loyales au président du Conseil souverain soudanais, Abdel Fattah al-Burhan, et celles de Hamidti.
Selon Hamidti, la guerre « prendra fin bientôt », tout en rejetant un retour aux négociations tenues à Djeddah, en Arabie saoudite. Il a fermement déclaré que « l’ère des compromis est révolue, il ne peut y avoir de paix avec ceux qui tuent leur peuple par des frappes aériennes et refusent de reconnaître leurs crimes ».
Il a cependant ajouté que ses forces sont prêtes à envisager une solution politique, « mais pas avec les assassins et criminels ».
Situation sur le terrain et avertissements
Sur le plan militaire, Hamidti a averti l’armée soudanaise contre toute tentative d’utiliser la ville d’Al-Obeid comme base de lancement de frappes contre Darfour et Kordofan. Il a promis que ses forces répondraient à toute provocation de ce type.
Il a également appelé les habitants d’Al-Obeid à rester chez eux, à fermer leurs commerces et à éviter de s’approcher des sites militaires pour éviter les dangers liés aux opérations en cours.
Antécédents des accusations et réactions égyptiennes
Ce n’est pas la première fois que Hamidti accuse l’Égypte de s’ingérer dans le conflit soudanais. Il avait déjà dénoncé, il y a quelques mois, la participation égyptienne dans des raids aériens contre ses troupes dans la région de Jebel Moa, dans l’État du Sennar. Il avait aussi pointé du doigt la formation de l’armée soudanaise par le Caire et l’approvisionnement en drones.
L’Égypte avait alors démenti ces allégations. Le ministère égyptien des Affaires étrangères avait publié un communiqué via les réseaux sociaux, assurant que l’armée égyptienne ne prend pas part aux combats au Soudan. Le ministère avait également appelé la communauté internationale à examiner les preuves des accusations de Hamidti.
En outre, le communiqué soulignait l’engagement ferme de l’Égypte en faveur de la sécurité, de la stabilité et de l’unité du Soudan, précisant qu’elle ne ménagera aucun effort pour soutenir le pays face aux lourdes conséquences de la guerre.
Contexte du conflit soudanais
Le conflit oppose depuis avril 2023 l’armée soudanaise dirigée par Abdel Fattah al-Burhan et les Forces de soutien rapide sous Hamidti. Ce conflit a déjà fait plus de 20 000 morts et déplacé environ 15 millions de personnes, selon les Nations unies.
La violence persistante menace la cohésion nationale et accentue la crise humanitaire dans cette région fragile.