Table of Contents
Hausse inquiétante des accidents de chasse en France lors de la saison 2024-2025
Après plusieurs années de diminution, le nombre d’accidents mortels liés à la chasse a connu une reprise lors de la saison 2024-2025, avec un total de 11 décès, contre 6 lors des deux années précédentes, selon le dernier bilan de l’Office français de la biodiversité (OFB).
Malgré une tendance positive sur 25 ans, avec une réduction de plus de moitié du nombre d’accidents grâce à de meilleures formations et sensibilisations, cette hausse récente alerte les autorités et les fédérations de chasseurs.
Les facteurs principaux de cette recrudescence
Le directeur général de l’OFB, Olivier Thibault, rappelle que trois éléments contribuent à cette augmentation :
- Les erreurs de manipulation d’armes : cinq des onze décès recensés sont dus à ce type de problème, notamment lors de rechargements ou à proximité du poste de tir.
- L’oubli de la prise en compte de l’environnement : un tiers des accidents non mortels résulte d’un tir mal placé, notamment en présence de haies ou en ne respectant pas les angles de tir légaux, ce qui peut avoir des conséquences mortelles à plus de 1500 mètres.
- La multiplication des battues d’urgence : ces opérations, souvent ciblées pour limiter les dégâts agricoles causés par les sangliers ou les cerfs, sont de plus en plus organisées dans l’urgence, augmentant ainsi le risque d’accident, notamment lorsqu’elles ont lieu dans des zones inconnues.
Le bilan indique aussi que 16 non-chasseurs ont été blessés, dont trois grièvement, lors de cette même saison, contrairement à zéro aucune année auparavant. Le total des accidents, qu’ils soient mortels ou non, s’élève désormais à 100, marquant une remontée après un minimum historique de 78 incidents en 2022-2023.
Des mesures de prévention et de formation encore indispensables
Pour limiter la fréquence de ces accidents, l’OFB insiste sur l’importance de la formation continue, notamment la formation décennale instaurée depuis 2020. Selon Olivier Thibault, « tout le monde devra y passer d’ici 2030 » et actuellement, environ 44 % des chasseurs actifs y ont déjà adhéré, preuve de leur engagement à suivre ce processus.
Le renforcement des règles de sécurité, notamment par la sensibilisation aux distances de tir et aux angles de sécurité, constitue une priorité pour réduire la gravité des incidents. La vigilance lors des opérations en urgence, qui diffèrent des séances de chasse calées sur des terrains connus, doit aussi être accentuée.
Ce contexte de hausse des accidents soulève la question de l’efficacité des mesures en place face à une organisation parfois précipitée et improvisée des battues, surtout dans un contexte de gestion de la population de gibier en zone agricole.