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Le secrétaire à la Défense des États-Unis, Pete Hegseth, a nié avoir vu des survivants après une double frappe menée en septembre contre un bateau soupçonné de trafic de stupéfiants dans la mer des Caraïbes, une opération qui suscite aujourd’hui des appels à une enquête sur d’éventuels crimes de guerre.
Contexte de l’incident
Les frappes ont eu lieu le 2 septembre, selon les éléments rendus publics jusqu’à présent.
- La première attaque a été observée en temps réel par M. Hegseth, qui affirme ne pas avoir assisté à la deuxième frappe.
- La manœuvre s’inscrit dans une campagne militaire controversée contre des embarcations accusées de trafic de drogue dans les Caraïbes et le Pacifique oriental.
- Les autorités américaines affirment avoir frappé au moins 22 navires et font état d’au moins 83 victimes au total.
Les déclarations de Pete Hegseth
Lors d’une réunion de Cabinet à la Maison-Blanche présidée par le président Donald Trump, Pete Hegseth a expliqué qu’il avait « regardé la frappe initiale le 2 septembre en temps réel » mais qu’il n’avait pas vu la frappe de suivi.
« Comme vous pouvez l’imaginer, au Département de la Guerre, nous avons beaucoup de choses à faire, donc je ne suis pas resté… Je suis passé à ma réunion suivante », a-t-il déclaré, se référant à la terminologie employée par l’administration.
Hegseth a ajouté qu’il n’avait « pas personnellement vu de survivants » et que la scène était « obscurcie par le feu et la fumée », qualifiant la confusion observée de « brouillard de la guerre ». Il a également affirmé que l’amiral Frank Bradley, commandant des opérations spéciales et responsable de la mission du 2 septembre, avait pris « la bonne décision » en ordonnant la seconde frappe pour « éliminer la menace ».
Appels à l’enquête et réactions politiques
Les commentaires de Hegseth interviennent alors que les demandes de responsabilité se multiplient. Des élus démocrates et des juristes ont qualifié la double frappe de potentielle atteinte grave au droit international.
Le sénateur Chris Van Hollen a dénoncé l’opération, estimant qu’il s’agissait d’un « assassinat extrajudiciaire » ou d’un crime de guerre et demandant la démission de M. Hegseth. Pour certains critiques, l’affaire soulève des questions sur les règles d’engagement et la chaîne de commandement.
Enquête journalistique et dénégations
Un reportage du Washington Post a rapporté que des commandants militaires auraient mené une seconde frappe visant deux survivants accrochés aux débris du navire afin de se conformer à une directive de ne laisser « personne en vie ». Le journal citait deux personnes anonymes familières du dossier.
Hegseth a vivement rejeté ce reportage, le qualifiant de « fake news », « fabriqué » et « incendiaire ». Le débat public se cristallise autour de la véracité des témoignages et de l’existence éventuelle d’ordres illégaux.
Cadre juridique et implications
Le manuel du Pentagone sur le droit de la guerre considère comme « clairement illégales » les ordres visant à tirer sur des survivants de naufrages.
- De nombreux juristes estiment que des frappes visant des personnes hors de combat constituent des exécutions extrajudiciaires et enfreignent le droit international humanitaire.
- Les autorités américaines n’ont, à ce jour, pas rendu publiques de preuves démontrant que les embarcations visaient transportaient des stupéfiants, se dirigeaient vers les États-Unis ou étaient contrôlées par des cartels proscrits.
Conséquences et enjeux
La double frappe fait peser un enjeu politique et légal important sur l’administration, les forces armées et la responsabilité des commandants sur le terrain.
La controverse autour de la « double frappe bateau Caraïbes Hegseth » pourrait conduire à des investigations formelles, à des auditions au Congrès et à un examen renforcé des règles d’engagement dans les opérations contre le trafic de drogue en mer.