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Herbert Kickl : le nouvel homme fort de l’extrême droite en Autriche
Avec ses petites lunettes rondes et son allure de marathonien, Herbert Kickl a émergé comme le visage emblématique de l’extrême droite autrichienne. Vainqueur lors des élections législatives de dimanche, il a captivé l’électorat avec sa position radicale sur la pandémie et le conflit en Ukraine.
Un succès électoral impressionnant
A 55 ans, M. Kickl a réalisé un exploit historique en recueillant près de 29% des voix, dépassant ainsi les conservateurs. Toutefois, malgré cette victoire, il se retrouve sans partenaires pour former un gouvernement et accéder à la chancellerie.
Un parcours au sein du FPÖ
Ni séduisant comme Jörg Haider, pionnier de l’extrême droite, ni orateur charismatique comme Heinz-Christian Strache, Kickl a évolué en tant qu’influent acteur au sein du Parti de la liberté d’Autriche (FPÖ). Il a débuté sa carrière politique en tant que député en 2006 et a occupé le poste de ministre de l’Intérieur en 2017. Son ascension coïncide avec une période turbulente pour le parti, ébranlé par un grave scandale de corruption.
Une personnalité singulière
Les électeurs sont séduits par son image sobre, qui contraste avec son discours souvent acerbe à l’encontre de ses adversaires. Il n’hésite pas à recourir à des termes provocateurs pour désigner ses opposants, qualifiant par exemple une élue verte de « dominatrice SM » et le président de « momie sénile ». Ses interventions ressemblent parfois à des spectacles de café-théâtre, où chacun y prend pour son grade.
Une communication directe et controversée
Kickl affiche un mépris pour les débats télévisés et les interviews, en particulier celles des médias publics qu’il accuse de manque d’impartialité. Il préfère interagir directement avec ses partisans via les réseaux sociaux, ce qui lui a valu des controverses. Une vidéo de la jeunesse du FPÖ, dénonçant le « remplacement des populations », avait suscité un vif émoi, illustrant son penchant pour des discours polémiques.
Un ascendant dangereux sur les électeurs
Depuis sa prise de fonction, le FPÖ est passé de 18% à une position dominante dans les sondages. Kickl n’a pas changé de cap, adoptant une attitude conspirationniste durant les restrictions anti-Covid, tout en s’opposant à l’aide à l’Ukraine pour défendre la neutralité autrichienne. Sa rhétorique s’appuie sur la crise économique, jouant la carte du « seul contre tous ».
Un héritage controversé
En tant que dirigeant du FPÖ, un parti fondé par d’anciens nazis, Kickl n’hésite pas à emprunter des formules rappelant cette époque sombre. Il revendique le titre de « Volkskanzler », signifiant « chancelier du peuple », un concept historiquement récupéré par Adolf Hitler, bien qu’il rejette toute référence nazie.
Des liens inquiétants avec l’extrémisme
Sa proximité avec certains groupes extrémistes est connue, notamment sa position hostile envers l’islam et les réfugiés. Il évoque la « remigration », plaidant pour la déchéance de nationalité et l’expulsion d’Autrichiens d’origine étrangère. Kickl avait déjà affiché son soutien à des mouvements identitaires classés extrémistes dans le pays.
Des accusations graves
En tant que ministre de l’Intérieur, il a été accusé d’avoir ordonné des descentes de police qui ont révélé des liens entre le FPÖ et des milieux extrémistes. De plus, des enquêtes ont souligné des dépenses publiques dédiées à sa couverture médiatique.
En 2023, Kickl a poursuivi son offensive en apparaissant en tenue paramilitaire, promouvant des slogans provocateurs comme « Autriche forteresse – frontières fermées, sécurité garantie ». Pour les dernières élections, il a opté pour un costume, mais a conservé un message similaire, témoignant ainsi de sa stratégie invariable.