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Dans un contexte mondial marqué par des replis identitaires, la montée des nationalismes et le rejet de l’autre, le pape François s’est imposé comme une voix d’apaisement et de défense des plus vulnérables. Son message, profondément ancré dans les valeurs humaines, chrétiennes et la doctrine sociale de l’Église, s’élève comme un appel universel à la solidarité et à l’ouverture.
Un pontificat au service de la paix et de la justice sociale
Chef d’État, penseur global et artisan de paix, le pape François a consacré son pontificat à défendre sans relâche les plus précaires. Son action illustre une cohérence rare entre convictions spirituelles et engagements politiques, affirmant une Église universelle ouverte sur le monde, engagée pour la paix, la justice sociale et la lutte contre les discours haineux et divisifs.
Il a dénoncé les politiques contraires à la dignité humaine, notamment les expulsions massives de migrants, rappelant que chaque être humain, quel que soit son origine ou son statut, est créé à l’image de Dieu. Cette vision dépasse toute frontière ou division, affirmant le caractère inaliénable de la dignité humaine.
Le pape François n’a pas hésité à critiquer ouvertement certaines politiques, comme celles du président Donald Trump, qualifiant les expulsions massives de migrants de violations de la dignité humaine et contraires à l’idéal chrétien. Il a également affirmé qu’une personne prônant la construction de murs plutôt que de ponts ne pouvait se revendiquer chrétienne.
Une vision fraternelle transcendant frontières et divisions
Le geste symbolique du Christ lavant les pieds de ses disciples, célébré lors du Jeudi Saint, a souvent été mis en lumière par le pape François. Ce rite, porteur d’une humilité radicale, invite à une humanité réconciliée où la grandeur ne se mesure plus à la domination, mais à la capacité d’aimer et de servir son prochain. Par ce geste, le Christ renverse les logiques de pouvoir, se faisant serviteur dans une société souvent marquée par l’individualisme, la hiérarchie rigide et la méfiance envers l’étranger.
Dans son discours lors de la remise du prix Charlemagne en 2016, il avait souligné que « les murs divisent, tandis que les ponts unissent les peuples » dans leur quête commune de paix et prospérité, exhortant les dirigeants à œuvrer pour le bien commun. Ces paroles résonnent encore aujourd’hui comme un avertissement éclairé.
Plus récemment, lors des Rencontres méditerranéennes à Marseille en septembre 2023, il a prononcé un message fort en faveur de l’accueil. Dans cette ville symbole d’ouverture, il a fermement condamné ceux qui diffusent la « peur des autres » et plaidé pour une Europe fidèle à ses racines chrétiennes d’ouverture et de solidarité.
Le rejet des étrangers, la stigmatisation des autres religions, le mépris envers les demandeurs d’asile et l’abandon des plus précaires constituent selon lui des positions incompatibles avec le message chrétien.
Un combat contre une vision utilitariste de l’humain
Malgré son engagement, certains partis politiques revendiquent la défense des valeurs chrétiennes tout en promouvant une vision utilitariste de l’être humain, fondée sur une politique de la peur et une identité réductrice. Ces idéologies ont été vigoureusement combattues par le pape François, notamment dans son pays natal, l’Argentine, où il a dénoncé les conséquences sociales des politiques antisociales menées par Javier Milei.
À travers ses encycliques majeures « Fratelli tutti » et « Laudato si’ », le pape François nous exhorte à incarner la fraternité universelle, à reconnaître la dignité de chaque individu et à prendre soin ensemble de « notre maison commune ». Selon lui, vivre en chrétien, c’est porter ces valeurs au quotidien, tant dans les choix personnels que dans la responsabilité citoyenne. Cet héritage spirituel et social constitue une véritable boussole pour les temps présents.