Home ActualitéIbtissame Lachgar: 30 mois de prison pour blasphème au Maroc

Ibtissame Lachgar: 30 mois de prison pour blasphème au Maroc

by charles
Maroc

Ibtissame Lachgar, militante féministe marocaine et cofondatrice du Mouvement alternatif pour les libertés individuelles (MALI), a été condamnée à 30 mois de prison ferme et à une amende de 50 000 dirhams pour une photo jugée atteinte à la religion islamique. Le parquet invoque l’article 267-5 du code pénal marocain et précise que la peine peut être portée à cinq ans d’emprisonnement si l’infraction est commise en public, « y compris par voie électronique ». Des proches et des associations dénoncent une atteinte à la liberté d’expression et soulignent les éléments de santé évoqués par l’avocate de Lachgar durant le dossier.

Constitution du dossier et cadre juridique

Le parquet a requis une condamnation selon l’article 267-5 du Code pénal marocain, qui punit de six mois à deux ans de prison ferme « quiconque porte atteinte à la religion islamique ». La peine peut être portée à cinq ans d’emprisonnement si l’infraction est commise en public, « y compris par voie électronique ». La défense rappelle que Lachgar avait déjà été entendue en 2022 par la police au sujet de la même photo sans poursuite.

L’affaire porte sur une photo d’elle portant le mot « Allah » (« Dieu ») suivi de la phrase « est lesbienne », jugée offensante envers Dieu selon la justice marocaine. Lachgar est cofondatrice du Mouvement alternatif pour les libertés individuelles (MALI).

Affaire Lachgar: photo montrant la militante portant un t-shirt controversé
Image associée à l’affaire publiée par Le Dauphiné Libéré.

Réactions et cadre juridique

« C’est un verdict choquant », a déclaré Hakim Sikouk, président de l’Association marocaine des droits humains (AMDH). « Ce procès est une atteinte à la liberté d’expression », a-t-il ajouté.

Maître Khattab, l’avocat de Lachgar, a indiqué que la défense va faire appel et a évoqué des inquiétudes concernant l’état psychique de sa cliente, incarcérée depuis le 12 août à la prison d’El Arjat près de Rabat.

Fin août, Naima El Guellaf, une avocate de Lachgar, a déclaré que sa cliente était « traitée pour un cancer et devrait subir en septembre une opération critique au niveau de son bras gauche d’après ses médecins qui alertent sur la possibilité d’une amputation si l’intervention chirurgicale n’est pas réalisée ».

Enfin, l’image de la militante vêtue du t-shirt en question avait circulé sur les réseaux sociaux accompagnée d’un texte qualifiant l’islam, « comme toute idéologie religieuse », de « fasciste, phallocrate et misogyne ».

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