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Plus de trois ans après l’invasion de l’Ukraine à grande échelle par la Russie, les sanctions internationales commencent à avoir un impact significatif sur les importations russes de biens à usage militaire potentiel. Selon une étude approfondie réalisée par The Insider, basée sur des données douanières, il est révélé qu’en 2024, Moscou a importé près de 6,8 milliards d’euros de biens industriels, une baisse notable par rapport aux 9,6 milliards de l’année précédente.
Réduction des expéditions
La Chine, principal fournisseur d’équipements de production pour la Russie, a réduit ses expéditions, celles-ci ayant été divisées par 10 en 2024. Parallèlement, les importations russes de composants électroniques en provenance des États-Unis, d’Europe, du Japon et de Corée du Sud ont chuté de 17%.
Ces diminutions drastiques concernent presque tous les secteurs, à l’exception des machines à travailler les métaux et des instruments de mesure. En valeur totale, les importations d’équipements industriels de fabrication occidentale ont subi une chute de 23% et continuent de déclin.
Chaînes d’approvisionnement complexes
Les principales importations industrielles de la Russie, comme les machines à travailler les métaux provenant de Taïwan, de République tchèque, d’Allemagne et de Corée du Sud, sont en déclin. La liste inclut également des fraiseuses israéliennes, des lignes métallurgiques italiennes, et des machines de mesure de coordonnées suédoises et allemandes.
Tous ces équipements sont cruciaux pour l’industrie de défense russe, notamment pour la production d’artillerie, d’armes à feu, de drones, et de systèmes de guerre électronique. Les chaînes d’approvisionnement complexes ont été largement utilisées pour contourner les embargos et les interdictions imposées par des pays alignés sur les sanctions contre Moscou.
Émergence de nouvelles routes d’importation
Plusieurs facteurs expliquent la diminution des importations via les pays amis du Kremlin. Un respect plus strict des interdictions d’exportation par certains fabricants, ainsi que les efforts de stockage et de modernisation des installations de production réalisés par la Russie, permettent au pays de fonctionner davantage avec des équipements existants. Toutefois, la Russie fait également face à une réduction de son budget destiné aux biens d’équipement.
The Insider souligne l’essor de la contrebande, avec une hausse des importations de biens non déclarés. De nouveaux pays, tels que le Gabon, Haïti, et la République démocratique du Congo, apparaissent désormais comme exportateurs vers la Russie. Ce phénomène coïncide avec un changement stratégique dans l’importation de composants électroniques, le Kremlin privilégiant désormais des fabricants moins connus pour des composants pré-assemblés, à la demande.