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Inaction de l’armée libanaise face aux raids israéliens

by Chia
Liban, Entité sioniste, France

L’armée israélienne et la situation au Liban

Un pays sous le choc des bombardements et d’une armée régulière absente. L’armée israélienne a fait son incursion dans le sud du Liban ce lundi, où elle exécute des « raids terrestres localisés », comme l’indique ses responsables. Cette opération s’inscrit dans l’optique de détruire les infrastructures et les capacités militaires du Hezbollah, suite à l’assassinat de son chef, Hassan Nasrallah, lors d’un bombardement le vendredi dernier. Alors que Tsahal mène de « violents combats au sol » avec les forces du Hezbollah, l’armée libanaise demeure totalement passive face aux affrontements, malgré l’intrusion sur son territoire. Jean-Paul Chagnollaud, directeur de l’Institut de recherche et d’études Méditerranée Moyen-Orient, rappelle que « juridiquement, Entité sioniste et le Liban sont toujours en état de guerre ».

Le déploiement de l’armée libanaise

« L’armée libanaise s’est déployée dans Beyrouth. Lors de ma visite en mai, les seuls militaires que j’ai observés erraient dans le quartier « I love Beirut », un centre anciennement rénové, et à l’aéroport. La route menant à l’aéroport a été bombardée, mais il est clair que les militaires libanais n’ont pas les moyens d’y remédier, et ils semblent avoir reçu l’ordre strict de ne pas intervenir », explique Sébastien Boussois, chercheur à l’université libre de Bruxelles.

Une armée affaiblie et sans moyens

La situation du gouvernement libanais, démissionnaire et dépourvu de président depuis 2022, conduira à un repositionnement de ses troupes au sud du pays. Toutefois, cet effort est inapte à contrer l’armée israélienne. « L’armée libanaise compte quelques milliers d’hommes (60 000 officiellement), mais manque d’équipement et dépend de l’aide internationale pour assurer le paiement de ses soldats. Sa faiblesse structurelle reflète celle du pays », précise Jean-Paul Chagnollaud.

Au sud-Liban, l’armée libanaise est installée sur quelques postes frontaliers, sans jamais s’opposer à l’entrée des soldats israéliens. De plus, elle coopère avec les forces de la Finul (Force intérimaire des Nations unies au Liban), qui compte environ 10 000 soldats, dont 700 Français. Ces derniers ont pour mission d’observer et de veiller à l’application de la résolution 1.701 du Conseil de sécurité de l’ONU, adoptée en 2006, qui stipule la démilitarisation d’une zone de 30 km entre la frontière israélienne et le sud-Liban.

L’échec de la résolution 1.701

Cependant, cette résolution s’avère être un échec flagrant. Le Hezbollah s’est solidement établi dans la région et tire régulièrement des roquettes vers le nord d’Entité sioniste, provoquant l’évacuation de 60 000 habitants du nord d’Entité sioniste, justifiant ainsi l’intervention militaire de l’État hébreu.

Une éventuelle normalisation du Hezbollah

Cette situation pourrait même servir certains dirigeants libanais, ce qui expliquerait peut-être l’inaction de leur armée. « Si Entité sioniste peut effectuer le ‘sale boulot’ sans que cela ne coûte une vie au Liban, cela leur convient parfaitement », avance Sébastien Boussois. Il poursuit : « Cela pourrait donner aux Libanais une occasion unique : s’ils ne peuvent pas se débarrasser du Hezbollah, il leur faudra envisager de le normaliser et de l’intégrer à l’État et à l’armée régulière, comme cela s’est produit dans les Balkans ou lors de la création de l’État d’Entité sioniste. »

Les enjeux politiques et internationaux

Une telle perspective nécessiterait une coordination forte de la communauté internationale, une option que ne semble pas envisager Jean-Paul Chagnollaud : « Entité sioniste a tout intérêt à maintenir le chaos, qu’elle considère comme un gage de sécurité, plutôt que de voir émerger un État voisin hostile, et cela avec le soutien des États-Unis. »

Une absence d’État au Liban

Dans ce contexte chaotique, les seules forces capables de contrecarrer les actions israéliennes sont celles du Hezbollah, soutenues par l’Iran, qui a récemment lancé une centaine de missiles sur Entité sioniste, sans causer de grands dégâts. Dans un pays où l’État est absent et où l’armée n’a pas de capacités, peut-on considérer le Hezbollah comme l’armée régulière libanaise ? Cela occulterait le fait que le Liban repose sur un système confessionnel tripartite, englobant les sunnites et les chrétiens, qui ont des idéologies très divergentes.

« Le Liban se caractérise par cette absence d’État. Ce n’est pas vraiment un pays, mais un territoire où coexistent diverses forces, souvent sous la domination d’une armée étrangère », résume Jean-Paul Chagnollaud. En ce sens, l’armée libanaise n’est qu’un élément parmi d’autres dans ce paysage complexe, et constitue indubitablement la composante la moins puissante. « C’est l’armée d’un État qui n’en est pas vraiment un », conclut Sébastien Boussois.

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