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Une centrale de stockage d’électricité a été inaugurée lundi sur la plateforme pétrochimique de Carling, en Moselle. Portée par l’industriel GazelÉnergie, elle viendra en complément de la centrale à charbon pour sécuriser le réseau.
Présentation de la centrale
Ce sont 24 conteneurs blancs posés au pied de l’immense tour de la centrale à charbon d’Émile-Huchet, à Carling. « Dans ces conteneurs, il y a des centaines de milliers de petites batteries comme celles que vous avez dans votre téléphone portable », explique Corentin Sivy, directeur du développement de Q Energy, l’entreprise qui a conçu et construit cette nouvelle centrale de stockage d’électricité. Inaugurée lundi 9 décembre, elle est la plus grande centrale du genre dans la région, initiée par GazelÉnergie, déjà implanté sur le site.
Fonctionnement et objectifs
Cette centrale de stockage, d’une capacité de 44 MégaWatt/heure, l’équivalent de la consommation quotidienne d’environ 10 000 personnes, récupérera le surplus d’électricité, en partie généré par les sources d’énergies renouvelables. « Quand on a beaucoup de vent ou beaucoup de soleil, on va stocker une partie de l’électricité dans ces conteneurs », continue Corentin Sivy. « Et à l’inverse, quand il y en a moins, on va remettre sur le réseau cette électricité. Ça permet de gérer la variabilité des énergies renouvelables. »
Un complément à la centrale à charbon
La centrale de stockage servira donc aussi à réinjecter de l’électricité dans le réseau, dès que la demande augmente. « La réactivité est à la milliseconde près, ça permet d’avoir un équilibrage du réseau en permanence », assure-t-il. « Pour que nos appareils fonctionnent, il faut qu’on ait une fréquence de 50 Hertz qui soit assurée en permanence. Là, c’est quelque chose qui révolutionne le mix énergétique français. » Le coût total de la construction de l’usine s’élève à 20 millions d’euros.
Perspectives et limites
Concernant la centrale à charbon d’Émile-Huchet, ces nouvelles batteries ne la remplaceront pas, assure Arnaud Boutin, le chef du projet chez GazelÉnergie. « Elles ont des durées de stockage relativement courtes », affirme-t-il. « Cette centrale a une durée de stockage d’une heure et quart. On va en construire une deuxième qui a une durée de stockage de deux heures. Mais on ne va jamais sur plusieurs jours, donc il est également nécessaire d’avoir des centrales thermiques. »
Impact sur les tarifs de l’électricité
À terme, cette centrale de stockage doit aussi permettre de stabiliser les tarifs de l’électricité. « Quand on a trop de production, les prix du marché s’effondrent, mais à l’inverse, quand on n’a pas assez de production, les prix s’envolent », décrit Corentin Sivy. « Le stockage, en venant se recharger quand les prix sont très bas, va mécaniquement faire un peu remonter les prix, il les fera baisser en venant décharger quand les prix sont très hauts. Il aura un rôle de régulation et de baisse de la volatilité des prix de l’électricité. »
Cependant, pour l’instant, « son impact est très faible », reconnait le directeur du développement de Q Energy, « car on a très peu de stockage par rapport à d’autres pays ». D’ici 2026, GazelÉnergie compte lancer une deuxième centrale de stockage d’électricité sur la plateforme pétrochimique, qui sera deux à trois fois plus grande que la première, pour atteindre une puissance totale de 100 mégawatt.