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Inde: Dharavi en réhabilitation contestée et bousculade meurtrière

by charles
Inde

Deux épisodes distincts en Inde illustrent les tensions entre urbanisation accélérée et sécurité publique. À Mumbai, Dharavi, le plus grand bidonville d’Asie, est engagé dans un vaste plan de réhabilitation qui promet des logements et des rues nouvelles, mais suscite des doutes parmi les habitants. Dans le Tamil Nadu, une bousculade survenue lors d’un rassemblement politique a fait au moins 40 morts et relance le débat sur l’organisation des grands meetings publics.

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Réhabilitation de Dharavi à Mumbai: coût, promesses et contestation locale

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Le Dharavi Redevelopment Project (DRP), piloté selon les sources par SVR Srinivas, prévoit de transformer 240 hectares et de doter le quartier de rues goudronnées, d’espaces verts et de centres commerciaux. L’estimation du coût de la réhabilitation se situe entre 7 et 8 milliards de dollars et les responsables promettent qu’elle « ne laissera personne sur le bord de la route ». « Chaque famille aura un logement, si possible à Dharavi-même », assure-t-il. « Les autres seront relogés ailleurs à Bombay. Quant aux entreprises, elles pourront toutes rester ».

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Dans ses brochures, les petits immeubles flambants neufs se dressent au milieu de rues goudronnées, d’espaces verts et de centres commerciaux. « Chaque famille aura un logement, si possible à Dharavi-même », assure-t-il. « Les autres seront relogés ailleurs à Bombay. Quant aux entreprises, elles pourront toutes rester ».

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Pour autant, des habitants et des associations dénoncent le risque d’exclusion. « Les trois quarts de la population devront partir (…) pour des sites où rien n’est prévu pour les accueillir. C’est un désastre », affirme Shweta Damle, à la tête d’une ONG locale. D’autres habitants évoquent les conditions, notamment le fait que la plupart des résidents occupent des façades de manière illicite et ne savent pas s’ils seront relogés dans Dharavi ou ailleurs.

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Selon les habitants, environ 50 % des résidents vivent ou travaillent dans des étages construits illégalement, ce qui pourrait compliquer le maintien des habitants dans la même zone.

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Dans le quartier, Manda Sunil Bhave voit l’espoir d’un logement décent: « On nous a promis une maison avec des toilettes. Mon rêve… », déclare-t-elle. Des opposants, comme Ullesh Gajakosh, organisent la résistance via la campagne « Sauvons Dharavi ». « Nous exigeons une nouvelle maison en échange de chaque maison actuelle, un magasin pour chaque magasin », vocifère-t-il. « On ne veut pas se faire virer de Dharavi au nom du développement ! »

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Les défenseurs du plan soutiennent que « personne ne perdra rien », selon les responsables du DRP, tout en promettant des garanties pour les entreprises et des relogements dignes. Des critiques estiment toutefois que le coût et l’accès au logement restent flous et que le projet pourrait favoriser des intérêts privés dans un marché immobilier déjà tendu.

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\n Vue du bidonville de Dharavi et projets de réhabilitation\n
Plan de réhabilitation de Dharavi présenté par l’équipe DRP.
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Bousculade à Tamil Nadu: 40 morts lors d’un rassemblement politique

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Dans le Tamil Nadu, le rassemblement politique en faveur de la star et homme politique Vijay a dégénéré lorsque des spectateurs, perchés sur une branche d’arbre, ont été projetés dans la foule, provoquant une panique générale. Le bilan est de 40 morts, dont neuf enfants, selon le district de Thangavel, après une révision à la hausse. «La mauvaise planification et exécution du programme, ainsi que le manque de personnel policier sur place, ont joué un rôle», a déclaré Karthick, survivant, au cours d’un témoignage relayé par les autorités et la presse.

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Vijay, qui a lancé son parti en 2024, a réagi avec des mots de douleur et a promis une indemnisation: «Je suis à court de mots pour exprimer la douleur que j’éprouve». «C’est une perte irréparable pour nous», a‑t‑il ajouté, annonçant que deux millions de roupies (environ 19 300 €) seraient versées à chaque famille des victimes.

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Selon le chef de la police G. Venkataraman, l’arrivée de Vijay était prévue vers midi mais la foule, environ 27 000 personnes, était présente lorsque l’événement a commencé, et les autorités expliquent les retards: «La foule a commencé à arriver à partir de 11H00», a‑t‑il expliqué. «Vijay est arrivé à 19H40. Les gens manquaient de nourriture et d’eau sous le soleil brûlant».

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Des survivants racontent l’effet de la panique: «Tout d\’un coup, j\’ai été poussé par la foule. Il n\’y avait absolument aucun espace pour bouger», témoigne B. Kanishka, tandis qu’un autre survivant, Karthick, indiquait que «la mauvaise planification et exécution du programme… ont joué un rôle».

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Le contexte est évoqué dans un cadre plus large: des tragédies similaires lors de rassemblements religieux ont été signalées ces dernières années en Uttar Pradesh, notamment à la Kumbh Mela. En juin, onze supporters avaient été tués et une cinquantaine blessés à Bangalore lors du défilé célébrant le premier titre de champion d’Inde de cricket dans le sud du pays.

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