Table of Contents
L’Inde affirme avoir éliminé un chef terroriste pakistanais de premier plan dans une série de frappes aériennes contre neuf sites situés au Pakistan et au Cachemire contrôlé par le Pakistan, une opération qui accroît les tensions nucléaires déjà élevées entre ces deux puissances rivales.
Opération Sindoor : un coup contre le terrorisme islamiste
Le parti au pouvoir en Inde a annoncé sur les réseaux sociaux la mort d’Abdul Rauf Azhar, un chef de l’organisation islamiste Jaish-e-Mohammed (JeM), impliqué dans l’assassinat brutal de Daniel Pearl, journaliste au Wall Street Journal. Cette « élimination » a eu lieu dans le cadre de « l’Opération Sindoor » menée mercredi, qui a ciblé neuf sites répartis entre le Pakistan et la région disputée du Cachemire.
Ces frappes aériennes sont une réponse directe à une attaque meurtrière perpétrée par des militants pakistanais dans la station touristique indienne de Pahalgam, dans le Cachemire contrôlé par l’Inde, où 26 civils ont perdu la vie.
Un terroriste internationalement recherché
Abdul Rauf Azhar, qualifié de terroriste mondial par les États-Unis, était un leader senior du JeM et avait été sanctionné par le Département du Trésor américain en 2010 pour son rôle dans la planification et le soutien d’attaques contre l’Inde. Il était notamment lié au détournement du vol Indian Airlines IC-814 en 1999, ainsi qu’à l’attaque de la base aérienne de Pathankot en 2016.
Le journaliste Daniel Pearl, kidnappé en 2002 à Karachi, avait été assassiné par décapitation par un groupe se faisant appeler « Mouvement national pour la restauration de la souveraineté pakistanaise », un pseudonyme attribué au JeM. La mort de Pearl avait provoqué une vaste chasse à l’homme au Pakistan pour retrouver les coupables.
Escalade des tensions nucléaires et risques d’un conflit majeur
Les tensions entre l’Inde et le Pakistan ont atteint un nouveau pic depuis une semaine, les deux voisins dotés de l’arme nucléaire se rapprochant dangereusement d’un conflit total. Après plusieurs frappes de missiles indiens et des attaques de drones dans la région contestée du Cachemire, des affrontements frontaliers continuent de faire rage.
Le Pakistan a affirmé avoir tué jusqu’à 50 soldats indiens, jurant vengeance pour chaque goutte de sang versée. Le ministre pakistanais de la Défense, Khawaja Asif, a mis en garde contre un risque de guerre nucléaire si la situation dégénérait, soulignant que la responsabilité en incomberait à l’Inde en cas d’usage de l’arme atomique.
De son côté, le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif a accusé l’Inde d’avoir déclenché un « enfer » dans la région et a autorisé des représailles. Cette perspective d’un conflit nucléaire fait craindre un massacre pouvant toucher jusqu’à 125 millions de personnes dans la région.
Réactions internationales et appel à la désescalade
Alors que le vice-président américain JD Vance a appelé à une désescalade tout en affirmant que ce conflit n’était « fondamentalement pas de leur ressort », plusieurs dirigeants mondiaux ont exprimé leur inquiétude. L’ancien président américain Donald Trump s’est dit prêt à intervenir pour aider à résoudre la crise, tandis que le dirigeant britannique Keir Starmer a déclaré que le Royaume-Uni engageait un dialogue urgent avec les deux pays du Commonwealth.
L’International Campaign to Abolish Nuclear Weapons a également exprimé une vive inquiétude face à la montée des tensions dans cette région clé du sous-continent indien.
Un différend historique autour du Cachemire
Le contentieux entre l’Inde et le Pakistan autour de la région du Cachemire remonte à la partition de l’Inde en 1947. Cette région à majorité musulmane a été divisée, avec deux tiers sous contrôle indien et un tiers sous contrôle pakistanais, ce qui a engendré plusieurs guerres, notamment en 1947, 1965, 1971 et 1999.
Le Cachemire reste un point chaud géopolitique, avec environ 16 millions d’habitants répartis entre les zones sous administration indienne et pakistanaise. Les tensions y sont régulièrement exacerbées par des actions militaires et des attaques terroristes, faisant de cette région l’un des foyer de conflits les plus intenses au monde.