Table of Contents
Obtenir une indemnisation d’une compagnie aérienne après un vol annulé ou fortement retardé pourrait bientôt devenir plus difficile. Selon dix associations françaises de consommateurs, des discussions sont en cours au sein de l’Union européenne pour alléger les règles actuelles au profit des compagnies aériennes, ce qui suscite une vive inquiétude.
Une révision des droits des passagers dénoncée
Ce mercredi, plusieurs associations, dont l’UFC-Que Choisir, la CLCV et la Fnaut représentant les usagers des transports, ont publié un communiqué commun. Elles y dénoncent un « recul majeur » et un véritable « bond en arrière » des droits des consommateurs dans le secteur aérien.
Des délais d’indemnisation rallongés
À l’heure actuelle, en cas de retard ou d’annulation d’un vol, les passagers bénéficient de prises en charge telles que le transport, l’hébergement ou les repas, ainsi que d’une indemnisation comprise entre 250 et 600 euros dès trois heures de retard. En cas d’annulation de dernière minute, une indemnisation s’ajoute au remboursement du billet, sauf dans des « circonstances exceptionnelles ».
Le projet en discussion, poussé par le lobby des compagnies aériennes et soutenu par le président polonais de l’UE, envisage de repousser ce seuil à cinq heures, voire neuf heures dans certains cas. Considérant que la plupart des retards se situent entre deux et quatre heures, cela exclurait 75 % des passagers concernés de l’indemnisation, selon l’UFC-Que Choisir.
Une réduction du délai pour réclamer
Le texte prévoit également de raccourcir à six mois le délai pour demander une indemnisation, tout en obligeant les passagers à initier eux-mêmes les démarches. Cette mesure inquiète alors que la plupart des voyageurs ignorent encore leurs droits actuels.
Ces modifications sont qualifiées d’« inacceptables et incompréhensibles » par les associations de consommateurs.
Le point de vue des compagnies aériennes
Du côté des compagnies, ces changements sont bien accueillis. Le lobby européen Airlines for Europe affirme que les règles actuelles coûtent en moyenne huit milliards d’euros par an aux transporteurs aériens. Ce chiffre est contesté par les associations, qui soulignent que les compagnies affichent actuellement des bénéfices record.