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Alors que la période des élections municipales approche à grands pas, le débat sur la revalorisation des indemnités des élus locaux s’intensifie au sein du Parlement français. Un projet de loi, très attendu, cherche à instaurer de nouvelles mesures pour soutenir l’engagement citoyen tout en tentant de limiter l’impact budgétaire pour les collectivités.
Une réforme axée sur l’accompagnement et la revalorisation
Ce texte prévoit notamment une augmentation de 10 % du plafond des indemnités des maires, qui varient selon la taille des communes, allant de 1 048 euros brut par mois pour les petites villes à près de 6 000 euros pour les agglomérations les plus importantes. Cependant, face à la contrainte budgétaire, le gouvernement a proposé un amendement visant à limiter cette hausse aux communes de moins de 20 000 habitants, avec une augmentation dégressive allant de 8 à 4 %, afin d’éviter une surcharge pour les finances locales.
Les élus locaux confrontés à un contexte de démissions croissantes voient également ces mesures comme une manière de freiner un phénomène sans précédent. Selon une étude du Cevipof, environ 6 % des maires ont quitté leurs fonctions entre 2020 et 2025, principalement en raison du poids des responsabilités et du manque de ressources.
Faciliter la conciliation entre mandat et activité professionnelle
Une autre mesure phare concerne la facilitation de la gestion du mandat avec la vie professionnelle. Le texte prévoit de doubler la durée du « congé électif » pour les candidats à la tête des listes électorales, passant à 20 jours, afin de permettre une meilleure intégration de ces responsabilités. De plus, un statut d’ « élu étudiant » sera instauré pour soutenir ceux qui souhaitent concilier engagements politiques et parcours académique, avec des dispositions spécifiques sur le remboursement des frais et l’aménagement des études.
Des mesures relatives à la réinsertion professionnelle après le mandat sont également proposées, notamment la création d’une certification professionnelle adaptée au parcours des élus, ainsi qu’une obligation de déclaration pour les dons supérieurs à 150 euros, visant à renforcer la transparence.
Les enjeux autour de la rémunération et de la reconnaissance
Pour certains députés, ces ajustements sont essentiels pour valoriser le rôle des élus tout en évitant l’abandon de leurs responsabilités. La députée Blandine Brocard, du MoDem, a souligné que si les indemnités pour les villes de plus de 100 000 habitants pouvaient augmenter de plus de 600 euros, « les agents devront encore attendre une revalorisation du point d’indice ».
Le projet de loi s’inscrit dans une volonté d’équilibrer reconnaissance, soutien financier, et maîtrise des dépenses publiques. La dernière ligne droite parlementaire s’annonce donc déterminante, tandis que chaque acteur politique cherche à répondre aux attentes d’un corps électoral sensible à la question de leur engagement local.