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Une nouvelle étude remet en question la notion largement répandue selon laquelle le vieillissement s’accompagne inévitablement d’une inflammation chronique, également appelée « inflammaging ». Pendant longtemps, cette inflammation associée à l’âge a été considérée comme un facteur contribuant au développement de maladies chroniques telles que le diabète, les maladies cardiovasculaires ou neurodégénératives. Cependant, des recherches récentes suggèrent que cela pourrait plutôt être une conséquence des modes de vie adoptés dans nos sociétés industrialisées.
Les différences entre populations industrialisées et autochtones
Une étude publiée dans Nature Aging a comparé les biomarqueurs de l’inflammation chez différentes populations. Les résultats indiquent que chez les populations autochtones, comme les Tsimané en Bolivie ou les Orang Asli en Malaisie, les niveaux d’inflammation, bien qu’élevés chez certains jeunes adultes, ne progressent pas avec l’âge. Contrairement aux populations des pays industrialisés, ils ne développent pas plus de maladies chroniques en vieillissant, malgré la présence fréquente d’infections parasitaires ou persistantes.
Selon Alan Cohen, professeur à la Columbia Mailman School, ces résultats remettent fortement en question l’idée que l’inflammation augmente intrinsèquement avec l’âge. Il explique que dans les sociétés occidentales, cette inflammation chronique pourrait plutôt refléter l’impact du mode de vie, notamment une alimentation, un mode de vie sédentaire, ou encore la pollution et l’exposition aux toxines, plutôt que le vieillissement lui-même.
Une inflammation influencée par les infections
Chez les populations autochtones, malgré de hauts taux d’infections parasitaires ou persistantes, les biomarqueurs inflammatoires ne sont pas liés aux maladies chroniques. La présence de maladies comme le diabète ou les maladies cardiovasculaires reste rare, voire inexistante. Ces observations incitent à reconsidérer l’idée selon laquelle l’inflammation serait une réponse incontournable du corps au vieillissement, suggérant plutôt qu’elle pourrait être une réaction à l’environnement moderne.
Implications pour la santé publique
Ce constat ouvre la voie à une réflexion sur la manière dont les facteurs environnementaux et de mode de vie influencent notre système immunitaire. Une compréhension approfondie des interactions entre inflammation, environnement et mode de vie pourrait permettre de développer des stratégies de prévention plus adaptées, en visant moins à traiter uniquement l’âge qu’à modifier nos habitudes et notre environnement.