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La République Démocratique du Congo (RDC) est une nouvelle fois frappée par une catastrophe naturelle dévastatrice. Au moins 104 personnes ont perdu la vie lors d’inondations survenues dans un village situé près des rives du lac Tanganyika, dans l’est du pays, a indiqué un responsable administratif samedi.
Une tragédie dans le village de Kasaba
Sammy Kalonji, administrateur du territoire de Fizi, où se trouve le village sinistré, a confirmé le bilan dramatique de 104 morts ainsi que d’importants dégâts matériels. Le village de Kasaba, situé dans la province orientale du Sud-Kivu, a été submergé par les eaux alors que ses habitants dormaient, a précisé Bernard Akili, chef du secteur de Nganja. La catastrophe s’est produite dans la nuit de jeudi à vendredi, surprenant la population en pleine nuit.
Des dégâts matériels considérables
Les pluies torrentielles ont provoqué le débordement de la rivière Kasaba. Selon Bernard Akili, les eaux ont déferlé en emportant sur leur passage de grosses pierres, des arbres et de la boue, avant de raser les habitations situées au bord du lac. Environ 150 maisons ont été détruites. La majorité des victimes sont des enfants et des personnes âgées, catégories les plus vulnérables face à ces catastrophes.
La situation complique l’intervention des secours : le village de Kasaba est uniquement accessible par voie lacustre et ne bénéficie d’aucune couverture téléphonique mobile, ce qui entrave les communications et les opérations de sauvetage, selon une source humanitaire.
Des inondations récurrentes dans l’est de la RDC
Ce type de catastrophe est malheureusement fréquent dans cette région. Les rives des grands lacs de l’est congolais sont entourées de collines fragilisées par une déforestation intense, souvent liée au commerce du charbon. L’année dernière, des inondations similaires avaient causé la mort de 400 personnes dans la province du Sud-Kivu, notamment sur les rives du lac Kivu.
Le réchauffement climatique, un facteur aggravant
En 2024, environ 6,9 millions de personnes en Afrique occidentale et centrale ont été affectées par des pluies diluviennes et des inondations majeures, selon l’ONU. La RDC, pays au climat équatorial et marqué par une urbanisation désordonnée ainsi qu’un déficit d’infrastructures, est particulièrement exposée à ces aléas climatiques.
Début avril, la capitale Kinshasa avait déjà été touchée par des pluies diluviennes ayant provoqué une trentaine de décès. Les experts soulignent que ces événements extrêmes vont probablement s’intensifier avec le réchauffement climatique. Selon leurs estimations, d’ici 2030, jusqu’à 118 millions d’Africains très pauvres, vivant avec moins de 2 euros par jour, seront exposés à des phénomènes climatiques extrêmes tels que sécheresses, inondations et vagues de chaleur.