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Inquiétudes US et UK face à la décision israélienne sur l’UNRWA
Les États-Unis et le Royaume-Uni ont exprimé un « profond souci » concernant le projet de loi israélien interdisant les activités de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), au milieu de condamnations en provenance d’Europe et de Palestine.
Le Parlement israélien, le Knesset, a approuvé hier un projet de loi qui interdit à l’UNRWA d’opérer en Israël. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré qu’il était nécessaire de tenir pour responsables certains employés de l’UNRWA, qu’il accuse d' »activités terroristes » contre Israël.
Le porte-parole du département d’État américain, Matthew Miller, a précisé lors d’une conférence de presse : « Nous avons fait savoir au gouvernement israélien que nous étions profondément préoccupés par cette législation proposée », soulignant le rôle « crucial » de l’agence dans la distribution d’aide humanitaire dans la Gaza.
Réactions internationales
La réaction du Royaume-Uni a été également marquée par des préoccupations. Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a exprimé que le Royaume-Uni était « très inquiet » suite à l’adoption par le parlement israélien de cette législation. Le ministre des Affaires étrangères britannique, David Lammy, a qualifié cette démarche israélienne de « totalement erronée ».
Du côté allemand, le gouvernement a fermement critiqué ce projet de loi. Dans un communiqué, la commissaire aux droits de l’homme et à l’aide humanitaire, Luise Amtsberg, a indiqué que cette décision « rendra impossible le travail de l’UNRWA à Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, mettant en péril l’aide humanitaire vitale pour des millions de personnes. »
Condamnations des gouvernements européens
Les gouvernements d’Irlande, de Norvège, de Slovénie et d’Espagne ont également condamné, dans un communiqué commun, la législation du Knesset visant l’UNRWA. Ils ont souligné que le travail de l’UNRWA est indispensable pour des millions de réfugiés et ont considéré cette législation comme un précédent dangereux pour l’action des Nations Unies.
Le Premier ministre irlandais a qualifié le vote israélien interdisant l’UNRWA de « catastrophique et honteux ».
Avis de l’ONU et de l’UNRWA
Dans ce contexte, le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a déclaré que la mise en œuvre de cette loi israélienne « pourrait avoir des conséquences dévastatrices sur les réfugiés palestiniens dans les territoires occupés, ce qui est inacceptable ».
Guterres a ajouté : « Il n’y a pas de substitut à l’UNRWA. La mise en œuvre de ces lois nuira à la résolution du conflit israélo-palestinien et à la paix et la sécurité dans la région dans son ensemble. Comme je l’ai déjà dit, l’UNRWA est indispensable. »
Le commissaire général de l’UNRWA, Philippe Lazzarini, a averti que cette initiative israélienne constitue une « précédent dangereux ». Il a dénoncé, dans un message sur les réseaux sociaux, un nouveau chapitre d’une « campagne visant à saper la crédibilité » de l’agence, qui joue un rôle clé dans l’aide humanitaire à Gaza, et a noté que l’interdiction de ses activités « aggraverait la souffrance des Palestiniens » dans cette région dévastée par le conflit.
Réactions palestiniennes
Du côté palestinien, le mouvement Hamas a rejeté et condamné fermement le vote du Knesset sur la loi interdisant l’UNRWA en territoires palestiniens occupés, le considérant comme une partie de la guerre des sionistes contre le peuple palestinien.
De son côté, le ministère palestinien des Affaires étrangères a dénoncé cette législation, la qualifiant de crime supplémentaire contre le système international. Le porte-parole de la présidence palestinienne, Nabil Abu Rudeineh, a déclaré que ce projet de loi « contrevient au droit international et constitue un défi aux résolutions des Nations Unies ».
Les implications de la législation
La Commission des affaires étrangères et de la sécurité du Knesset a approuvé le 13 octobre un projet de loi visant à interdire les activités de l’UNRWA, ouvrant ainsi la voie à un vote en deuxième et troisième lecture au sein du Knesset pour en faire une loi en vigueur.
Selon ce projet de loi, l’accord de 1967 qui permettait à l’UNRWA de travailler en Israël sera annulé, mettant ainsi un terme aux activités de l’agence dans le pays et les territoires palestiniens occupés, tout en interdisant tout contact entre les responsables israéliens et les employés de l’agence.