Table of Contents
Le rectorat de Bordeaux a lancé, ce lundi, une inspection de l’établissement catholique Notre-Dame-de-Bétharram, situé dans les Pyrénées-Atlantiques. Cette initiative survient 30 ans après la dernière vérification de cet établissement, qui a été au cœur d’un scandale de violences sexuelles et physiques s’étalant sur plusieurs décennies. La seule visite d’un inspecteur remonte au printemps 1996.
Une inspection tardive mais nécessaire
Notre-Dame-de-Bétharram est devenu l’épicentre d’une vague de dénonciations d’agressions sexuelles et de violences au sein de l’enseignement catholique. L’inspection qui commence ce jour fait suite à des événements récents mettant en lumière les dysfonctionnements au sein de l’institution. Le 14 février, alors que le Premier ministre François Bayrou était affecté par le scandale, le ministère de l’Éducation a demandé d’accélérer la date de l’inspection.

Renforcement des contrôles dans l’éducation privée
La ministre de l’Éducation, Élisabeth Borne, a promis de prendre « les mesures qui s’imposent » en fonction des conclusions de cette inspection. Dans une récente interview, elle a annoncé le renforcement des contrôles sur les établissements privés sous contrat, avec l’objectif d’inspecter 40 % d’entre eux dans les deux ans à venir grâce à l’ajout de 60 inspecteurs supplémentaires. Ces mesures visent à améliorer la transparence et la sécurité au sein des établissements scolaires, qui accueillent plus de deux millions d’élèves.
Des plaintes multiples et des révélations alarmantes
Depuis un an, le parquet de Pau a reçu plus de 150 plaintes contre d’anciens religieux et personnels laïcs pour des faits de violences, d’agressions sexuelles et de viols, dont la plupart sont désormais prescrits. Un seul ancien surveillant a été mis en examen et placé en détention pour des faits commis au début des années 1990.

Engagement de la congrégation religieuse
Pour la première fois, la congrégation religieuse des pères de Bétharram a reconnu le caractère « systémique » des violences commises au sein de l’établissement. Elle a mis en place une commission d’enquête indépendante pour apporter réparation à toutes les victimes. Cette affaire a également suscité des dénonciations similaires dans d’autres établissements catholiques situés dans les Hautes-Pyrénées, les Landes, et le Finistère.
Réactions politiques et futures auditions
Une commission d’enquête parlementaire a été créée pour examiner les modalités de contrôle par l’État et la prévention des violences en milieu scolaire, tant public que privé. Elle prévoit d’auditionner des personnalités politiques, y compris François Bayrou et Élisabeth Borne. Le Premier ministre a affirmé qu’il répondrait aux questions de la commission s’il recevait une convocation officielle, tout en se déclarant victime d’une « manœuvre de déstabilisation ».