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La RSF affirme avoir pris le QG militaire connu sous le nom de Sixième Division d’infanterie à el-Fasher, intensifiant le conflit à el-Fasher et aggravant une crise humanitaire déjà dramatique dans le Darfour Nord.
Revendication de la RSF et position des forces
Le groupe paramilitaire des Forces de soutien rapide (RSF) annonce avoir pris le contrôle d’une base liée à l’armée soudanaise (SAF) après plusieurs jours de combats intenses.
Selon Hiba Morgan d’Al Jazeera, rapportant depuis Khartoum, la base — identifiée comme la Sixième Division d’infanterie — a été occupée « après des jours de combats acharnés ».
Toutefois, des sources militaires indiquent que les forces de l’armée ne se trouvaient pas à l’intérieur de la base au moment de sa prise. Elles s’étaient repliées et repositionnées autour de la ville, ce qui signifie que la RSF contrôle désormais la division mais pas nécessairement la totalité de la ville d’el-Fasher.
Contexte : siège prolongé et intensification des hostilités
La ville d’el-Fasher est assiégée depuis environ 18 mois par la RSF, qui y affronte l’armée soudanaise, d’anciens rebelles alliés et des combattants locaux.
Le siège a entraîné :
- des frappes récurrentes par drones et par artillerie touchant des civils ;
- une pénurie grave de vivres et de soins pour les populations locales ;
- une situation où 250 000 personnes restent exposées aux combats et au manque d’aide.
La prise de la division militaire serait une victoire stratégique pour la RSF et pourrait accélérer la division physique du pays en consolidant son emprise sur le vaste Darfour.
Conséquences humanitaires
Des agences onusiennes ont tiré la sonnette d’alarme : des milliers d’enfants risquent la mort imminente faute d’accès à la nourriture et aux soins.
Un mandat de mission onusienne a conclu que la RSF aurait commis plusieurs crimes contre l’humanité lors du siège d’el-Fasher. L’armée soudanaise fait également l’objet d’accusations d’exactions.
Les civils évacués ou tentant de fuir ont rapporté des exactions : vols, agressions sexuelles et assassinats attribués à certains éléments de la RSF selon des témoignages recueillis.
Attaques par drones et infrastructures visées
Les attaques par drones se sont intensifiées, touchant notamment des infrastructures vitales. Des attaques visant le réseau électrique ont privé plusieurs villes d’électricité et ont fait des blessés parmi les travailleurs chargés des réparations.
Pour la quatrième journée consécutive, des drones de la RSF ont frappé l’aéroport international de Khartoum, retardant la réouverture que l’armée espérait organiser après avoir repris le contrôle de la capitale en mars.
Répercussions politiques et stratégiques
La consolidation de la RSF dans le Darfour pourrait servir de base à un gouvernement parallèle revendiqué par le groupe cet été, accentuant le risque d’une partition effective du pays.
Des observateurs craignent que la chute d’el-Fasher entraîne une recrudescence d’attaques à caractère ethnique, sur le modèle des violences survenues après la prise du camp de Zamzam au sud de la ville.
Élan diplomatique et contexte international
Malgré des promesses répétées d’intensifier les efforts pour mettre fin au conflit, le Soudan n’apparaît pas comme une priorité dominante des grandes puissances, occupées par d’autres dossiers internationaux.
Le conflit, déclenché en avril 2023, a fait des dizaines de milliers de morts, déplacé 12 millions de personnes et placé 30 millions d’individus dans le besoin d’aide, constituant la plus grave crise humanitaire actuelle dans le monde.
Lectures et reportages complémentaires
Pour approfondir :
- Couverture principale : combats à el-Fasher et avancées de la RSF
- Reportage vidéo : siège d’el-Fasher, famine et blackout médiatique
- Attaques par drones : frappes répétées contre l’aéroport de Khartoum