Home ActualitéInterférences chinoises : le sénateur Woo minimise les accusations

Interférences chinoises : le sénateur Woo minimise les accusations

by Sara
Canada

Un sénateur indépendant qualifie d’« cavalier et fragile » les preuves selon lesquelles le gouvernement chinois aurait « ciblé » les députés Michael Chong et Jenny Kwan, minimisant ainsi les efforts de Pékin pour collecter des « renseignements humains » sur des parlementaires canadiens.

Les déclarations du sénateur Woo

Le sénateur Yuen Pau Woo, nommé par les libéraux au Sénat en 2016, a critiqué la réponse du gouvernement fédéral face aux opérations d’interférence chinoise et reste sceptique quant aux allégations de méfaits de Pékin dans les affaires canadiennes. Il a été refusé lors de la deuxième phase de l’enquête fédérale sur l’interférence étrangère après avoir participé à la première ronde.

Cette exclusion l’a empêché de prendre part à la seconde ronde de témoignages, et bien qu’il ait demandé que ses frais juridiques soient pris en charge, cette demande a également été refusée.

Les récentes révélations

Malgré cela, Woo a partagé ses réflexions alors que la juge Marie-Josée Hogue et son équipe préparent leur rapport final sur l’interférence étrangère lors des deux dernières élections fédérales. Dans son document écrit, publié la semaine dernière, il a suggéré que Chong et Kwan avaient exagéré leurs affirmations concernant la « ciblage » par le gouvernement chinois. Il a déclaré : « Les autres affirmations faites par des témoins éminents, par exemple, M. Michael Chong et Mme Jenny Kwan, ne sont pas seulement cavalières et fragiles, mais elles constituent une diffamation sur des individus et des groupes qui est hautement corrosive pour l’identité multiculturelle du Canada. »

Les actions de Pékin

Un rapport de renseignement de 2021 du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) a suggéré que le ministère chinois de la Sécurité d’État avait ciblé Chong après que le député ait voté en faveur d’une motion de la Chambre des communes condamnant le traitement des Ouïghours par la Chine comme un génocide. Selon le SCRS, Pékin a sanctionné Chong, l’a interdit d’entrer en Chine et a pris d’autres mesures pour exercer des pressions sur lui, notamment en ciblant des membres de sa famille vivant à Hong Kong.

Actualités nationales

La réponse du gouvernement libéral

Le gouvernement libéral a finalement pris la décision rare d’expulser un diplomate chinois senior, Zhou Wei, que le SCRS a évalué comme impliqué dans cette campagne.

En 2023, la députée NPD Jenny Kwan a révélé que le SCRS l’avait informée qu’elle était une cible d’interférence étrangère chinoise depuis des années, une interférence que l’agence de renseignement croyait toujours en cours. En raison de préoccupations liées à la sécurité nationale, Kwan a déclaré qu’elle ne pouvait pas partager les détails de l’interférence présumée.

Les déclarations de Kwan

Lors de son audition devant la commission Hogue, Kwan a témoigné que le SCRS l’avait informée qu’elle serait une « cible perpétuelle » pour Pékin, même après sa retraite de la vie politique. Elle a mentionné que cette interférence avait endommagé ses relations avec ses électeurs et des groupes majeurs de la communauté chinoise, un électorat significatif dans sa circonscription de Vancouver-Est.

Les controverses autour du terme « cible »

Dans une interview récente, Woo a contesté l’utilisation du terme « cible », affirmant qu’il suggérait que Pékin menaçait une violence physique ou planifiait un « contrat » sur les députés. Il a ajouté qu’en se basant sur les propres témoignages de Chong et Kwan, ils n’étaient pas conscients de menaces de violence physique envers eux ou leurs familles.

Woo a reconnu qu’il existe un spectre de préjudice résultant de l’interférence étrangère et que de telles activités pourraient être dommageables pour un parlementaire sans nécessairement constituer une menace de violence physique.

Réaction de l’avocat de Kwan

L’avocat de Kwan, Sujit Choudry, a déclaré que l’allégation de Woo selon laquelle le témoignage de la députée était « fragile » est « fausse et trompeuse ». Choudry a fait remarquer que c’était le SCRS qui avait informé Kwan lors d’un briefing classé qu’elle était une cible de longue date de l’interférence du Parti communiste chinois et resterait une « cible perpétuelle ».

Contexte et avenir de l’enquête

Le bureau de Chong a décliné la demande d’interview de Global News. Hogue et son équipe d’avocats ont jusqu’à la fin janvier 2025 pour remettre leur rapport final et leurs recommandations.

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