Home ActualitéIran : Le gouvernement lève le ban sur WhatsApp, réactions partagées

Iran : Le gouvernement lève le ban sur WhatsApp, réactions partagées

by Sara
Iran

Iran : Le gouvernement lève le ban sur WhatsApp, réactions partagées

Après des efforts soutenus de la part du gouvernement iranien au cours des quatre derniers mois, le Conseil de l’espace virtuel a approuvé, mercredi dernier, la levée du ban imposé depuis plus de deux ans sur l’application « WhatsApp » et sur le magasin « Google Play ». Cette décision marque la réalisation d’une des promesses phares du président Masoud Bezhakian durant sa campagne électorale.

Réactions à la levée du ban

Le conseiller présidentiel Ali Rabii a déclaré sur la plateforme « X », bloquée en Iran, que la politique de restriction d’Internet n’avait produit que des frictions dans la société, augmentant les dépenses des citoyens. De son côté, le ministre des Communications, Sattar Hashimi, a indiqué sur la même plateforme que « la première étape pour lever les restrictions sur Internet a été franchie, et que le travail se poursuit pour lever les restrictions sur d’autres plateformes ».

Opinions divergentes parmi les Iraniens

Alors qu’une partie de la population iranienne se félicite de cette décision, considérée comme un premier pas vers un assouplissement des restrictions sur les réseaux sociaux tels que « X », « Telegram », « Instagram », « YouTube » et « Facebook », certains milieux conservateurs expriment leurs craintes concernant les implications de cette levée des restrictions sur la sécurité nationale. Ils rappellent le rôle de ces réseaux dans l’intensification des manifestations populaires au cours des dernières années.

Une femme iranienne utilisant son smartphone

Opposition politique et manifestations

Parallèlement, 136 parlementaires conservateurs ont anticipé la décision du Conseil suprême de l’espace virtuel en adressant un message appelant à annuler la levée du ban, qu’ils considèrent comme une « cadeau étrange aux ennemis dans la guerre douce ». Ils insistent sur le fait que cette levée doit être conditionnée à l’adhérence des réseaux sociaux aux valeurs de la société islamique et aux lois iraniennes.

Les milieux conservateurs ont organisé, hier après-midi, une manifestation à moto pour dénoncer cette décision, exigeant la poursuite des politiques de restriction d’Internet afin de garantir la sécurité nationale.

Critiques sur la politique d’ouverture

Lors des sermons du vendredi, plusieurs orateurs ont critiqué la politique d’ouverture du gouvernement concernant Internet. Mohammad Mehdi Hosseini Hamdani, prédicateur à Karaj, a souligné que le manque de contrôle sur l’espace cybernétique pourrait entraîner des pertes considérables pour la société. Le cheikh Kazem Sadeghi, prédicateur à Téhéran, s’est étonné du soutien d’une partie des responsables pour lever le ban sur des plateformes qu’il considère comme « malfamées » et utilisées par l’ennemi comme arme dans la guerre douce pour déstabiliser la sécurité de la République islamique.

Cheikh Kazem Sadeghi

Un pas en avant mais des préoccupations demeurent

Le chercheur politique Youssef Akande se réjouit de la réduction des restrictions sur Internet, en particulier sur les réseaux sociaux. Il affirme que la politique de blocage a généré des pertes considérables pour l’économie numérique et accuse les partisans de la restriction de former un cartel pour vendre des applications permettant de contourner le blocage. Dans un entretien avec Al Jazeera, il considère que la levée du ban sur WhatsApp est une première étape dans la bonne direction, mais il minimise l’importance de la levée du blocage sur le magasin « Google Play », car l’entreprise impose des sanctions aux utilisateurs iraniens en accord avec les sanctions américaines sur Téhéran.

Des solutions face aux défis technologiques

Le journaliste Rahmat Ramazani souligne qu’il est impossible de négliger les préoccupations sécuritaires liées aux plateformes de communication occidentales. Il explique que les investigations montrent le rôle de ces plateformes dans certaines assassinats en Iran, ainsi que leur contribution à l’incitation aux manifestations populaires.

En réponse aux craintes de sécurité, les experts affirment qu’aucune opposition à des restrictions temporaires n’est justifiée lorsque la sécurité nationale est menacée. Néanmoins, ils mettent en garde contre l’exploitation de ces préoccupations par certains pour des intérêts économiques, notamment pour créer un marché pour la vente de logiciels permettant de contourner les restrictions, ce qui pourrait nuire à la sécurité sociale.

You may also like

Leave a Comment