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Israa Jaabis, icône de la résilience des prisonnières palestiniennes

par Sara

Libération d'Israa Jaabis, Symbole de la Résilience Palestinienne

Après huit longues années de captivité, la libération d'Israa Jaabis des prisons israéliennes le 25 novembre 2023 marque une étape significative dans l'histoire de la lutte palestinienne. Consacrée "Femme de Palestine de l'année 2017" par le ministère Palestinien des Affaires féminines, Israa est devenue une figure emblématique pour sa résistance héroïque dans des conditions d'emprisonnement extrêmement difficiles, ponctuées par la maladie et un traitement injuste.

Le Combat d'Israa Jaabis

Née le 22 juillet 1986 à Jabal Mukaber, un quartier historique du sud-est de Jérusalem-Est, Israa a grandi entourée de neuf frères et sœurs dans une réalité quotidienne marquée par les blocus et la saisie oppressante des maisons, des infrastructures et des terres palestiniennes. En 2008, Israa faisait face à l'oppression bureaucratique israélienne lorsqu'elle tentait de réunir sa famille avec son mari résidant en Cisjordanie, mais ses demandes furent rejetées malgré les lourdes dépenses encourues.

Le 11 octobre 2015, Israa fut victime d'un grave incident lorsqu'une bouteille de gaz explosa dans sa voiture à un checkpoint militaire israélien, causant des brûlures de premier à troisième degré sur 50 à 60% de son corps. Elle perdit tous les doigts de ses mains, son visage fut défiguré et ses oreilles furent sévèrement brûlées, la conduisant à une vie de douleur et de défis médicaux constants.

Injustice et Incarcération

Malgré ce drame personnel, Israa fut inculpée par les autorités israéliennes pour tentative de meurtre sur un soldat et condamnée à 11 ans de prison. Sa détention fut marquée par un déni systématique de soins médicaux appropriés, avec un traitement inhumain exacerbant ses souffrances. Israa avait besoin de huit interventions chirurgicales, mais son accès aux traitements médicaux nécessaires lui fut continuellement refusé, et elle fut contrainte d'endurer une douleur atroce sans soulagement adéquat.

Éducation et Actions Humanitaires

Étudiante en éducation spéciale à la College Arab Community de Beit Hanina, au nord de Jérusalem, Israa fut forcée d'interrompre son parcours académique à la veille de la présentation finale de son projet de recherche en raison de son incarcération. Cependant, même derrière les barreaux, elle ne céda pas à l'adversité ; elle réussit à obtenir son diplôme d'études secondaires et poursuivit ses études universitaires en service social à l'Université Al-Quds Open University, complétant même une recherche sur la négligence médicale dans les prisons israéliennes.

Avant son arrestation, elle dédiait son temps au bénévolat, offrant un soutien émotionnel et social à diverses couches sociales de sa communauté. Sensible aux besoins des personnes dans le besoin, elle collectait des fonds pour aider les étudiants défavorisés et distribuait anonymement des fournitures aux familles pauvres.

Une Écriture Qui Défie les Circonstances

Durant sa détention, Israa apprit à manier aiguilles, stylos et pinceaux malgré l'amputation de ses doigts, s'adonnant à des activités manuelles pour se distraire de la douleur et de l'angoisse. Elle partagea ses compétences en broderie avec les autres détenues et s'investit dans l'écriture et le dessin, exprimant sa douleur et son espoir dans le livre "Mowajaa" ("Douleur"), coïncidant avec l'anniversaire de son fils.

Un Nouveau Départ

La libération d'Israa Jaabis lors du deuxième volet de l'accord d'échange de prisonniers entre le mouvement Hamas et Entité sioniste représente non seulement un soulagement pour elle et sa famille, mais aussi un symbole de justice pour le peuple palestinien. Sa résilience dans les moments de tumulte est une source d'inspiration pour tous ceux qui s'efforcent de combattre l'injustice et de poursuivre leurs rêves malgré les adversités les plus crépusculaires.

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