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Une base de données militaire israélienne classifiée indique que la grande majorité des personnes tuées à Gaza sont des civils, selon une enquête conjointe menée par plusieurs médias, incluant The Guardian (https://www.theguardian.com/world/ng-interactive/2025/aug/21/revealed-israeli-militarys-own-data-indicates-civilian-death-rate-of-83-in-gaza-war). Les chiffres analysés dressent un tableau frappant du bilan humain et suscitent des accusations accrues de crimes graves.
Données militaires et répartition des victimes
Les documents examinés montrent qu’en mai 2025 — 19 mois après le début des hostilités — les renseignements militaires israéliens avaient répertorié 8 900 combattants du Hamas et du Jihad islamique palestinien (PIJ) comme étant tués, confirmés ou « probablement » décédés.
Sur la même période, les autorités sanitaires de Gaza ont enregistré au moins 53 000 décès imputables aux attaques israéliennes. Ainsi :
- Combattants identifiés : environ 17 % des morts recensés.
- Autres victimes (essentiellement civils) : environ 83 % du total.
Cette proportion place les victimes civiles Gaza au cœur des débats internationaux sur la conduite des opérations militaires et la protection des populations.
Portée historique et comparaisons
Des chercheurs spécialisés dans les conflits ont souligné que ce ratio de victimes civiles est presque sans précédent dans les conflits modernes.
Selon les auteurs de l’enquête, seules des tragédies telles que le génocide rwandais, le massacre de Srebrenica en 1995 et le siège de Marioupol par la Russie en 2022 ont enregistré des taux comparables ou supérieurs de décès de civils.
Réactions des ONG et allégations de génocide
Des organisations de défense des droits humains et des chercheurs en génocide estiment que ces éléments renforcent les allégations selon lesquelles Israël pourrait commettre des crimes visant à détruire, en tout ou en partie, une population civile.
Les accusations évoquent notamment :
- Des décès massifs de civils.
- Des actes délibérés entraînant la famine ou la privation de ressources essentielles.
Ces allégations alimentent les demandes d’enquêtes internationales et les appels à une responsabilité pénale pour les auteurs présumés de crimes graves.
Position de l’armée israélienne et discours officiel
Interrogée par les médias participants à l’enquête, l’armée israélienne n’a pas nié l’existence de la base de données ni les chiffres relatifs aux pertes parmi le Hamas et le PIJ.
Un porte-parole a toutefois déclaré que « les chiffres présentés dans l’article sont incorrects », sans préciser quelles données étaient contestées. Le même communiqué a affirmé que ces éléments « ne reflètent pas les données disponibles dans les systèmes » militaires, sans détailler ces systèmes.
Par ailleurs, certains responsables israéliens et chefs militaires ont à plusieurs reprises communiqué des bilans de combattants beaucoup plus élevés, évoquant parfois jusqu’à 20 000 morts ou soutenant un ratio civils/combatants de 1:1, des chiffres que le rapport indique ne pas croire en privé.
Extraits de propos et tonalité
Des enregistrements audio divulgués et diffusés par la chaîne israélienne Channel 12 montrent une rhétorique d’une rare violence. Aharon Haliva, ancien chef du renseignement militaire, y est cité en ces termes :
- « Le fait qu’il y ait déjà 50 000 morts à Gaza est nécessaire et requis pour les générations futures. »
- « Pour chaque [victime] du 7 octobre, 50 Palestiniens doivent mourir … Il n’y a pas le choix, ils ont besoin d’une Nakba de temps en temps pour en ressentir les conséquences. »
La référence à la Nakba renvoie à la catastrophe de 1948, liée aux expulsions et aux violences contre les Palestiniens lors de la création de l’État d’Israël.
Évolution du bilan et démarches internationales
Au printemps, le bilan à Gaza avait atteint 50 000 morts ; il a depuis été porté au-delà de 62 000 selon le ministère de la Santé du territoire. Le nombre de blessés dépasse désormais 157 000, selon les mêmes autorités.
Sur le plan judiciaire, la Cour pénale internationale a émis des mandats d’arrêt visant le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant, les accusant de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité perpétrés entre octobre 2023 et mai 2024 (voir notamment la couverture consacrée aux mandats d’arrêt : https://www.theguardian.com/news/2024/11/21/icc-issues-arrest-warrant-for-israeli-pm-netanyahu-for-war-crimes-in-gaza).
Points clés à retenir
- La base de données militaire israélienne classifiée recense 8 900 combattants tués au mai 2025.
- Les autorités sanitaires de Gaza ont recensé au moins 53 000 décès sur la même période, plaçant les victimes civiles Gaza autour de 83 % du total.
- Ces proportions suscitent des comparaisons historiques dramatiques et renforcent les appels à des enquêtes internationales.