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Le colonel et expert militaire Elias Hanna affirme qu’Israël a ciblé délibérément les conditions humanitaires dans la bande de Gaza depuis le début du conflit, en militarisant systématiquement les moyens de subsistance — alimentation, eau, médicaments et autres services essentiels (https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2014/11/19/%D8%BA%D8%B2%D8%A9). Selon lui, cette stratégie a pour effet d’accentuer la crise et de favoriser l’apparition d’une famine à Gaza.
Une stratégie visant à briser la vie civile
Hanna souligne que les opérations israéliennes ont ouvert de nouveaux axes d’attaque pour morceler le territoire, ce qui affaiblit la cohésion sociale et les capacités de survie des populations. Les incursions militaires entraînent la destruction totale de zones entières, marchés populaires et centres médicaux inclus.
Ces destructions ont des répercussions directes et immédiates :
- Perte des infrastructures commerciales et d’approvisionnement alimentaire.
- Paralysie des services de santé et rupture des chaînes de distribution des médicaments.
- Accès limité à l’eau et à d’autres services de base.
Impact sur les familles et déplacement forcé
Les actions militaires ont également fracturé les liens familiaux à Gaza, selon Hanna. Des dizaines de milliers de Palestiniens ont été tués, blessés ou arrêtés, laissant de nombreux enfants orphelins et des femmes sans époux ni soutien familial immédiat.
Parallèlement, des responsables israéliens ont, toujours selon Hanna, affirmé que la démolition des maisons visait à empêcher tout retour, favorisant ainsi un processus de déplacement forcé et massif. Cette dynamique lie directement les opérations militaires à la dégradation humanitaire et à l’exode.
Contrôle de l’aide et création d’une « institution »
Hanna affirme que Tel-Aviv et Washington ont mis en place ce qu’il appelle la « Mou’assassat Gaza al-Insaniyya » (Institution de Gaza pour l’aide humanitaire) dans le but de gérer la distribution des secours et d’appuyer des milices opposées au mouvement de résistance islamique (Hamas) (https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2025/5/26/%D9%85%D8%A4%D8%B3%D8%B3%D8%A9-%D8%BA%D8%B2%D8%A9-%D8%A7%D9%84%D8%A5%D9%86%D8%B3%D8%A7%D9%86%D9%8A%D8%A9-%D8%B4%D8%B1%D9%83%D8%A9-%D8%A3%D9%85%D9%8A%D8%B1%D9%83%D9%8A%D8%A9).
Selon lui, cette structure a entraîné :
- La marginalisation des mécanismes supervisés auparavant par l’ONU.
- Le détournement et la revente de l’aide à des prix exorbitants.
- Un accroissement du nombre de centres de distribution contrôlés par cette institution, exposant les affamés à des risques sécuritaires.
Alarmes des agences onusiennes : plus d’un demi-million en situation de famine
Dans une déclaration conjointe, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) (https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2015/10/30/%D9%85%D9%86%D8%B8%D9%85%D8%A9-%D8%A7%D9%84%D8%B5%D8%AD%D8%A9-%D8%A7%D9%84%D8%B9%D8%A7%D9%84%D9%85%D9%8A%D8%A9), l’UNICEF (https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2015/4/16/%D8%A7%D9%84%D9%8A%D9%88%D9%86%D9%8A%D8%B3%D9%8A%D9%81), le Programme alimentaire mondial (PAM) (https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2010/12/23/%D8%A8%D8%B1%D9%86%D8%A7%D9%85%D8%AC-%D8%A7%D9%84%D8%BA%D8%B0%D8%A7%D8%A1-%D8%A7%D9%84%D8%B9%D8%A7%D9%84%D9%85%D9%8A) et la FAO (https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2014/11/27/%D9%85%D9%86%D8%B8%D9%85%D8%A9-%D8%A7%D9%84%D8%A3%D8%BA%D8%B0%D9%8A%D8%A9-%D9%88%D8%A7%D9%84%D8%B2%D8%B1%D8%A7%D8%B9%D8%A9-%D9%81%D8%A7%D9%88) ont averti que plus de 500 000 personnes à Gaza sont prises au piège d’une famine.
Parallèlement, la classification intégrée des phases de sécurité alimentaire (IPC) a publié un rapport indiquant une propagation de la famine dans le gouvernorat de Gaza, avec un risque d’extension à :
- Deir al-Balah (centre) — https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2024/5/22/%D8%AF%D9%8A%D8%B1-%D8%A7%D9%84%D8%A8%D9%84%D8%AD-%D9%85%D8%B1%D9%83%D8%B2-%D8%A7%D9%84%D9%85%D8%AD%D8%A7%D9%81%D8%B8%D8%A9-%D8%A7%D9%84%D9%88%D8%B3%D8%B7%D9%89-%D9%81%D9%8A-%D9%82%D8%B7%D8%A7%D8%B9
- Khan Younis (sud) — https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2024/4/21/%D8%AE%D8%A7%D9%86-%D9%8A%D9%88%D9%86%D8%B3-%D8%AB%D8%A7%D9%86%D9%8A-%D8%A3%D9%83%D8%A8%D8%B1-%D9%85%D8%AF%D9%8A%D9%86%D8%A9-%D8%A8%D9%82%D8%B7%D8%A7%D8%B9-%D8%BA%D8%B2%D8%A9
Réponse et contestation de l’armée israélienne
En réaction, l’armée israélienne a rejeté le rapport onusien, le qualifiant d’image erronée et affirmant qu’il repose sur des données partielles fournies, selon elle, par le Hamas (https://www.aljazeera.net/news/2023/12/10/%D8%A8%D8%A7%D9%84%D8%A3%D8%B1%D9%82%D8%A7%D9%85-%D8%AA%D8%B9%D8%B1%D9%81-%D8%B9%D9%84%D9%89-%D8%A5%D9%85%D9%83%D8%A7%D9%86%D9%8A%D8%A7%D8%AA-%D9%88%D9%85%D9%82%D9%88%D9%85%D8%A7%D8%AA).
Elle affirme, notamment, que depuis le début du mois chaque personne à Gaza reçoit quotidiennement des denrées fournissant en moyenne 4 400 calories, et dénonce des « lacunes nombreuses et dangereuses » dans les données sur lesquelles le rapport se fonde.
Points de vigilance
Le contraste entre les évaluations des agences internationales et les déclarations militaires met en lumière l’urgence d’une vérification indépendante et d’un accès humanitaire garanti. La confirmation d’une famine à Gaza aurait des conséquences dramatiques et exige une réponse coordonnée pour protéger les civils vulnérables.
Observateurs et acteurs humanitaires insistent sur la nécessité de :
- Restaurer et sécuriser les corridors d’aide indépendants.
- Protéger les infrastructures essentielles — marchés, hôpitaux, points d’eau.
- Permettre des évaluations transparentes et des distributions contrôlées par des organismes neutres.