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Israël a suspendu temporairement, samedi, une frappe qu’il envisageait de mener contre la localité de Yanoûh, au sud-Liban, afin de permettre à l’armée libanaise d’inspecter une maison ciblée, a annoncé l’armée israélienne. L’annonce intervient dans un contexte de fortes tensions à la frontière et d’une surveillance accrue autour du cessez-le-feu en vigueur.
Détails de l’opération et motifs avancés
La radio et les porte-paroles militaires israéliens ont indiqué qu’un avis d’évacuation avait été diffusé plus tôt dans la journée en préparation d’une frappe visant ce que Tel-Aviv a décrit comme « une infrastructure du Hezbollah » à Yanoûh.
Peu après, le porte-parole de l’armée israélienne, Avichay Adraee, a déclaré que l’opération avait été « gelée provisoirement » et que les forces israéliennes continuaient de « surveiller la cible ». Selon la version israélienne, ce gel est intervenu après qu’une demande a été adressée via le mécanisme de surveillance du cessez-le-feu pour permettre l’accès au site et traiter un prétendu « manquement à l’accord ».
La décision a ouvert la voie à une inspection par l’armée libanaise sur place, selon des correspondants et des sources locales.
L’armée libanaise et l’UNIFIL sur le terrain
Des journalistes d’Al Jazeera ont rapporté que l’armée libanaise a mené la perquisition du domicile en question à Yanoûh. Un responsable sécuritaire cité par la correspondante a précisé que l’opération s’est déroulée en coordination avec la cellule de suivi du cessez-le-feu, laquelle inclut des représentants des États-Unis, de la France, de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (UNIFIL) ainsi que du Liban et d’Israël.
La porte-parole de l’UNIFIL, Candice Ardill, a confirmé que la force onusienne avait accompagné l’armée libanaise jusqu’à Yanoûh pour appuyer l’inspection. Elle a expliqué que l’information relative à l’intention d’Israël d’effectuer une frappe lui avait été transmise via le mécanisme de surveillance.
- L’UNIFIL a rappelé qu’une action militaire de ce type constituerait une violation de la résolution 1701 du Conseil de sécurité.
- La force onusienne a donc jugé nécessaire d’assurer une présence lors de l’inspection pour prévenir une escalade.
Réactions politiques et diplomatiques
Les développements interviennent alors que des sources évoquent la possibilité d’une offensive israélienne à grande échelle contre le Liban. Le ministre des Affaires étrangères libanais, Youssef Raji, a déclaré dans une interview qu’il avait reçu des avertissements de plusieurs états arabes et partenaires internationaux selon lesquels Israël préparerait une opération militaire majeure.
Raji a ajouté que Beyrouth mène actuellement des démarches diplomatiques pour tenter de préserver la neutralité du pays et de ses infrastructures, afin d’éviter d’être la cible d’éventuelles frappes.
En Israël, des médias ont rapporté que le Premier ministre Benjamin Netanyahou aurait demandé l’annulation d’une audience judiciaire prévue, afin de tenir une réunion avec l’envoyé américain Tom Brack. Cette rencontre viserait, d’après les informations relayées, à trouver des moyens d’éviter une escalade au Liban et de discuter d’accords concernant la Syrie.
Position du Hezbollah
Naïm Qassem, secrétaire général adjoint du Hezbollah, a réaffirmé la position du mouvement en faveur d’une stratégie défensive qui tire parti de la « force et de la résistance du Liban », tout en rejetant l’idée de déposer les armes dans le but de satisfaire Israël, selon ses propos.
Qassem a appelé le gouvernement libanais à cesser toute « concession » et a qualifié l’initiative visant à concentrer les armes entre les mains de l’État de demande répondant à des objectifs israélo-américains. Il a mis en garde que des efforts pour déployer ce schéma pourraient provoquer des tensions internes importantes.
Contexte : cessez-le-feu et tensions persistantes
Le cessez-le-feu entre le Hezbollah et Israël est en vigueur depuis le 27 novembre 2024, cependant les frappes israéliennes contre des positions au Liban restent fréquentes, accompagnées d’incursions et d’opérations de déblaiement dans le sud du pays.
En août dernier, le gouvernement libanais a adopté un document américain visant à consolider le cessez-le-feu. Ce plan prévoit un calendrier pour le désarmement du Hezbollah et le déploiement de l’armée libanaise dans le sud. Le Hezbollah a, pour sa part, averti que toute tentative d’enfermer les armes au seul État risquerait d’enflammer la situation et de provoquer des violences civiles.
- État du cessez-le-feu : en vigueur depuis novembre 2024.
- Mesures proposées : désarmement progressif du Hezbollah et renforcement de la présence de l’armée libanaise dans le Sud.
- Risques : opposition du Hezbollah et potentiel d’escalade interne.