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Israël : Netanyahu face à la crise budgétaire et l’ultimatum haredi
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son gouvernement se trouvent confrontés à un défi majeur : le vote de la loi sur le budget de l’année 2025, qui doit être approuvé au plus tard d’ici la fin du mois de mars. Dans le cas contraire, le gouvernement sera dissous automatiquement et des élections anticipées seront convoquées.
Les juifs ultra-orthodoxes haredim menacent de ne pas voter en faveur de la loi sur le budget si la loi d’exemption du service militaire n’est pas adoptée.
Le président du parti Shas, Aryeh Deri, a averti le gouvernement de Netanyahu le 29 janvier dernier, déclarant que si la législation sur le service militaire des haredim n’était pas résolue, les partis haredim se retireraient du gouvernement.
Des tensions au sein de la coalition
Malgré ces déclarations fermes de la part des leaders haredim, des désaccords importants sont apparus entre les partis Yahadut HaTorah et Shas lors d’une réunion avec Netanyahu. Ce dernier a insisté sur la nécessité de voter le budget face aux défis politiques et sécuritaires auxquels Israël est confronté, promettant de faire avancer la loi sur le service militaire.
En réponse à ces propos, le ministre du Logement, Isaac Goldknopf, a exprimé son rejet de l’offre de Netanyahu, rappelant que des promesses avaient été faites concernant la loi sur le service militaire avant le budget. « Nous avons été assurés que cela se ferait dans cet ordre », a-t-il déclaré.
À l’inverse, Aryeh Deri a exprimé son soutien à Netanyahu, soulignant l’importance de l’approbation du budget pour la stabilité du gouvernement en période de guerre et avec des otages en jeu.
Les enjeux financiers et militaires
Lors d’une réunion de la Commission des affaires étrangères et de la sécurité, le ministère des Finances a présenté les avantages financiers dont bénéficient les étudiants haredim, dans le cadre de la discussion sur les sanctions potentielles contre ceux qui refusent de se joindre à l’armée. Selon les estimations, les allocations pour un étudiant haredi pourraient atteindre jusqu’à 1,5 million de shekels au cours de sa vie.
Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, s’oppose fermement à l’exemption des haredim du service militaire, une position partagée par Itamar Ben Gvir et de nombreux membres du Likoud. Des sanctions immédiates ont été appelées contre ceux qui refusent de servir.
Un appel à la rapidité
La demande de Netanyahu d’un vote rapide sur le budget, couplée aux divisions au sein des partis haredim, a poussé le président de Yahadut HaTorah, Goldknopf, à intensifier les menaces. Il a averti que si la loi sur le service militaire n’était pas traitée avant le budget, la Knesset serait dissoute cet été, entraînant des élections.
Goldknopf a présenté deux options : soit retarder la loi d’exemption et aller aux élections, soit insister sur la loi avant le budget pour garantir la continuité du gouvernement jusqu’en novembre 2026.
Les haredim craignent que Netanyahu ne cherche à gagner du temps. Selon les prévisions, une proposition de loi sur l’exemption pourrait être soumise d’ici la fin de la semaine.
Une crise persistante
La crise qui menace l’existence de la coalition de Netanyahu ne l’empêche pas de tenter de maintenir la stabilité de son gouvernement. Les analystes affirment que la prolongation des conflits en cours est liée à ses efforts pour conserver son pouvoir. Ses récents commentaires et les actions militaires en Syrie, au Liban, à Gaza et en Cisjordanie visent à maintenir ses partenaires sous pression.
Il est également suggéré que Netanyahu pourrait provoquer Washington en engageant des actions militaires directes contre l’Iran, tout en maintenant les tensions en cours à Gaza.
Vers des élections anticipées ?
Selon divers sondages, des élections anticipées semblent probables en raison des conditions politiques et sociales créées par le gouvernement de Netanyahu. Certains experts estiment qu’il réussira à faire adopter le budget avant la fin du mois, alors que d’autres pensent que les partis de droite ne laisseront pas tomber la coalition actuelle.
Ben Gvir pourrait également jouer un rôle clé, étant prêt à intervenir pour sauver le gouvernement de Netanyahu en cas de besoin. La question demeure de savoir si Netanyahu pourra gérer les crises internes tout en faisant face aux enjeux régionaux et internationaux qui se présentent.