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Israël reconnaît l’échec de la reconstruction du Nord après la guerre

by Sara
Israël

Après deux ans de guerre et près d’un an après le cessez-le-feu avec le Hezbollah, la reconstruction du nord d’Israël est paralysée. Le gouvernement a reconnu son incapacité à gérer le dossier et a décidé de transférer l’ensemble des responsabilités à la direction dite « Tikouma ». Cette décision, présentée comme un aveu d’échec, met en lumière blocages administratifs et divisions politiques qui retardent la reprise.

Transfert officiel du dossier à Tikouma

Le gouvernement a annoncé l’intégration de la petite direction locale en charge du nord au sein de la « direction Tikouma », déjà active dans le Sud. La mesure intervient après des mois de débats internes et de reports répétés.

Selon le rapport de la presse locale, cette réorganisation vise à centraliser la gestion, mais elle est perçue comme une concession face à l’incapacité à établir un plan opérationnel clair.

Bureaucratie accumulée et financement incertain

Les fonds destinés à la reconstruction restent bloqués en raison de lourdeurs administratives et d’un manque de décisions budgétaires. Les retards administratifs devraient, selon les estimations, prolonger les travaux de reconstruction jusqu’à la fin 2029.

  • Montant alloué pour le nord : 12 milliards de shekels (environ 3,7 milliards de dollars).
  • Montant prévu pour Gaza : 17,5 milliards de shekels (environ 5,4 milliards de dollars).

La presse note qu’aucun plan d’action détaillé ni budget opérationnel n’ont été validés, et que la bureaucratie risque de retarder la mise en œuvre de plusieurs mois.

Zones du nord d'Israël affectées par le conflit

Divisions politiques et accusations réciproques

Les dissensions politiques ont compliqué la mise en place d’une structure dédiée au nord. Un projet initial prévoyait une direction indépendante dotée de 100 employés, mais le ministère des Finances s’y est opposé pour des raisons d’économie et d’« évitement des doublons ».

La solution retenue a été l’intégration au sein de Tikouma, qui compte actuellement 70 employés. Le ministre en charge du dossier nord, Ze’ev Elkin, a supervisé ces changements tandis que la direction nouvellement fusionnée sera confiée à Aviad Friedman, prêt à prolonger son service jusqu’en 2029.

Des nominations antérieures, dont celle d’Einav Peretz en février, se sont faites sans plan d’ensemble ni budget opérationnel, selon la presse. Ce contexte a alimenté des critiques sur l’absence de volonté politique pour mener à bien la reconstruction.

Tikouma : succès dans le Sud, limites dans le Nord

Tikouma a obtenu des résultats relatifs dans le Sud, en grande partie parce qu’elle a été préservée des querelles politiques. Les postes y ont été occupés par des administrateurs issus de gouvernements précédents, choisis selon des critères de compétence.

  • Dépenses de Tikouma depuis sa création : 8 milliards de shekels (environ 2,46 milliards de dollars).
  • Proportion allouée à la reconstruction d’infrastructures et de logements : 45 %.
  • Montant réservé à des projets de développement et industriels : 4 milliards de shekels.

En revanche, au nord, aucune démarche opérationnelle concrète n’a encore été lancée. Les procédures administratives pourraient subir un nouveau retard d’au moins six mois, et davantage si le budget 2026 n’est pas approuvé.

Débats au parlement israélien liés aux décisions budgétaires

Risque d’effondrement du financement public

La presse met en garde : tout retard dans l’adoption du budget entraînerait l’application d’une « budgétisation automatique » basée sur les chiffres de 2025. Une telle situation paralyserait de facto le financement des opérations de reconstruction.

La direction Tikouma a insisté sur l’importance de transférer les fonds directement aux conseils locaux pour assurer la reprise. Ses responsables affirment ne pas vouloir renvoyer un shekel de plus au ministère des Finances sans garantie de mise en œuvre.

Ce positionnement reflète une crise de confiance croissante entre les institutions. Tikouma apparaît ainsi comme le miroir des limites de l’État : elle réussit quand on la laisse agir loin des ingérences politiques, mais reste impuissante face à des blocages budgétaires et décisionnels.

Enjeux pour l’avenir

La paralysie actuelle menace la reconstruction nord Israël à un moment crucial. Sans décisions rapides et une clarification des mécanismes de financement, les habitants des zones affectées risquent d’attendre longtemps avant la reprise des travaux.

Plusieurs facteurs détermineront la suite : approbation du budget 2026, capacité à dépolitiser la gestion, et transfert effectif des ressources vers les autorités locales. L’issue de ces éléments définira la durée réelle du chantier de reconstruction.

source:https://www.aljazeera.net/ebusiness/2025/10/28/%d9%83%d8%a7%d9%84%d9%83%d8%a7%d9%84%d9%8a%d8%b3%d8%aa-%d8%ad%d9%83%d9%88%d9%85%d8%a9-%d8%a5%d8%b3%d8%b1%d8%a7%d8%a6%d9%8a%d9%84-%d8%aa%d9%82%d8%b1-%d8%a8%d9%81%d8%b4%d9%84%d9%87%d8%a7

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