Israël respecte-t-il l’accord d’aide humanitaire à Gaza ?

Israël respecte-t-il l’accord d’aide humanitaire à Gaza ?

Le protocole relatif à l’augmentation des aides humanitaires au secteur de Gaza, dans le cadre d’un accord de cessez-le-feu, prévoit l’entrée suffisante de l’aide humanitaire et des combustibles, estimés à 600 camions par jour, dont 50 pour le carburant, avec 300 camions destinés au nord de Gaza pour répondre aux besoins des populations.

État d’application du protocole

Le protocole humanitaire est entré en vigueur le 19 janvier 2025 avec le début de la première phase de l’accord entre le mouvement de résistance islamique (Hamas) et l’occupation, médiée par le Qatar et l’Égypte. Cependant, la question se pose : Israël respecte-t-il les termes du protocole ?

Des données exclusives obtenues par Al Jazeera révèlent le nombre de camions entrant quotidiennement dans le secteur.

Manque d’assistance

Les premières observations montrent que les forces d’occupation mélangent le nombre de camions d’aide avec ceux destinés au secteur commercial. L’accord stipule l’entrée de 600 camions d’aide par jour, sans compter les camions commerciaux. Toutefois, durant les 15 jours suivants (du 19 janvier au 2 février), seulement 6089 camions sont entrés, alors que le nombre attendu était de 9000, représentant 67,6% des prévisions, avec un déficit de 32,4%.

Selon les mêmes statistiques, les forces d’occupation n’ont permis l’entrée que de 178 camions de diesel et 122 camions de gaz pendant cette période, soit un total de 300 camions sur 850 prévus, ce qui correspond à un taux d’entrée de 50 camions par jour, selon les termes de l’accord.

Le nombre de camions commerciaux qui ont atteint la région était de 1052, soit une moyenne de 70 camions par jour, alors que précédemment, avant la guerre, entre 350 et 400 camions entraient quotidiennement, malgré le fait que plus de deux millions de Palestiniens aient besoin de 700 camions par jour.

Violation du protocole

Selon l’article 4 du protocole humanitaire, dont Al Jazeera a pris connaissance, les aides comprennent le carburant nécessaire pour faire fonctionner la centrale électrique de Gaza, l’entrée d’équipements pour la protection civile, ainsi que des équipements pour le déblaiement et l’entretien des infrastructures.

Le protocole garantit l’entrée de 60 000 caravanes et 200 000 tentes pour accueillir les déplacés, notamment ceux retournant chez eux dans les gouvernorats de Gaza et du nord.

Un responsable gouvernemental à Gaza a déclaré que les forces d’occupation n’avaient pas permis l’entrée du combustible nécessaire à la centrale électrique, malgré 18 jours de mise en œuvre de la première phase de l’accord. Il a confirmé qu’aucun équipement de sauvetage n’avait été reçu par la protection civile, bien que des milliers de corps soient toujours sous les décombres, et que peu d’équipements lourds pour le déblaiement aient été autorisés.

Il a également souligné qu’aucune caravane n’avait été fournie aux citoyens ayant perdu leur maison, alors que seulement 3000 tentes avaient été livrées sur les 200 000 prévues par le protocole.

Conséquences graves

Concernant le secteur commercial, un responsable a indiqué que l’occupation s’efforce actuellement de submerger le marché palestinien avec des produits de luxe au lieu de biens essentiels, prétendant ainsi permettre l’entrée d’un plus grand nombre de camions sans entrave.

Le bureau de l’information gouvernemental à Gaza a averti des conséquences graves résultant du non-respect par l’occupation de ses engagements et de son retard dans l’exécution du protocole humanitaire, ce qui augmente la souffrance des civils dans le secteur. Il a appelé les pays et organismes internationaux garantissant l’accord à assumer leurs responsabilités et à exercer des pressions sur l’occupation pour permettre l’entrée de l’aide sans conditions.

De plus, l’Organisation de bienfaisance jordanienne hachémite a été exhortée à donner la priorité à l’envoi de tentes et de fournitures d’hébergement dans leurs prochaines caravanes humanitaires.

Le porte-parole de Hamas, Hazem Qassem, a déclaré que l’occupation « continue de tergiverser dans l’exécution du parcours humanitaire et retarde l’entrée des besoins les plus urgents, affirmant que ce qui a été réalisé dans ces domaines est bien en deçà du minimum convenu. »