Home ActualitéIsraël tue des dizaines à Gaza, Qatar dénonce un terrorisme d’État

Israël tue des dizaines à Gaza, Qatar dénonce un terrorisme d’État

by Sara
Palestine, Israël, Qatar, États-Unis

Alors que l’attention internationale était focalisée sur une attaque visant des dirigeants du Hamas à Doha, les forces israéliennes ont poursuivi un bombardement implacable sur Gaza, tuant plus de 50 personnes mardi. Cette nouvelle phase de l’attaque Israël Gaza a fait des dizaines de morts et de blessés parmi des civils qui cherchaient refuge ou aide.

Attaques et victimes

Selon l’agence Wafa, une frappe de drone a touché une tente de fortune abritant des familles déplacées près du port de Gaza, faisant deux civils tués et plusieurs blessés. Des avions de guerre ont également frappé plusieurs immeubles résidentiels, notamment quatre maisons dans le secteur d’al-Mukhabarat et l’immeuble Zidan au nord-ouest de la ville de Gaza.

Parmi d’autres incidents rapportés :

  • Une maison a été bombardée dans le quartier Talbani de Deir el-Balah, au centre de Gaza.
  • Deux jeunes hommes ont été tués dans une attaque contre des civils dans la zone az-Zarqa de Tuffah, au nord-est de Gaza.
  • Des images vérifiées montrent une frappe sur la mosquée Ibn Taymiyyah à Deir el-Balah : une éclair lumineuse suivie d’une colonne de fumée entourant le minaret, qui semblait toutefois rester debout.

Menaces d’évacuation et al-Mawasi

Israël a diffusé de nouvelles menaces d’évacuation, publiant des cartes appelant les Palestiniens à quitter un bâtiment mis en évidence et des tentes voisines sur la rue Jamal Abdel Nasser à Gaza-ville, sous peine de mort. Les autorités ont demandé aux résidents de se rendre dans la soi-disant « zone humanitaire » d’al-Mawasi, une bande côtière aride au sud de Gaza.

Pourtant, al-Mawasi a été à plusieurs reprises la cible de bombardements malgré les assurances israéliennes sur son caractère « sûr ». Au début de l’année, environ 115 000 personnes y vivaient ; aujourd’hui, les agences d’aide estiment que plus de 800 000 personnes, soit près d’un tiers de la population de Gaza, sont empilées dans des camps de fortune surpeuplés.

Philippe Lazzarini, chef de l’UNRWA, a décrit al-Mawasi comme un vaste camp « concentrant des Palestiniens affamés et désespérés ». « Il n’y a pas d’endroit sûr à Gaza, encore moins une zone humanitaire. Les avertissements de famine sont restés lettre morte », a-t-il déclaré.

Destruction massive et crise humanitaire

La Défense civile palestinienne a averti que « Gaza Ville brûle et l’humanité est en train d’être anéantie ». En 72 heures seulement, cinq tours d’habitation de grande hauteur contenant plus de 200 appartements ont été détruites, laissant des milliers de personnes sans toit.

Plus de 350 tentes abritant des familles déplacées ont été réduites à néant, obligeant près de 7 600 personnes à dormir à la belle étoile, « luttant contre la mort, la faim et une chaleur insoutenable ». Parallèlement, plus de 64 000 Palestiniens ont été tués depuis le début de l’offensive, dont quelque 20 000 enfants, selon les bilans cités par les autorités et organisations humanitaires.

Des dizaines de spécialistes et militants ont qualifié l’offensive de génocide, tandis que la Cour pénale internationale a émis un mandat d’arrêt visant le Premier ministre Benjamin Netanyahu pour des crimes de guerre allégués.

Déplacements forcés et famine

Le Bureau gouvernemental des médias à Gaza a indiqué que plus de 1,3 million de personnes demeurent dans Gaza-ville et ses environs, malgré les tentatives israéliennes de les pousser vers le sud. L’instance a qualifié les ordres d’évacuation de tentative de « déplacement forcé, en violation de toutes les lois internationales ».

Plus de 90 % des 2,3 millions d’habitants de Gaza ont été déplacés à plusieurs reprises au cours de 23 mois de guerre. Un blocus israélien sur l’entrée de l’aide, y compris des denrées alimentaires, a provoqué des décès par famine ; une agence de l’ONU a déclaré la famine le mois dernier, touchant environ un demi-million de personnes.

Protestations et violences en Cisjordanie

Ce mardi matin, des Palestiniens du centre de Gaza ont organisé une protestation contre les derniers ordres d’évacuation. À Deir el-Balah, des manifestants portaient des banderoles proclamant « Nous ne partirons pas » et « Nous ne sortons pas ». « L’objectif principal de l’occupation est le déplacement », a déclaré Bajees al-Khalidi, un Palestinien déplacé présent à la manifestation. « Mais il n’y a plus d’endroit où aller, ni au sud ni au nord. Nous sommes complètement piégés. »

Dans le même temps, la violence a éclaté en Cisjordanie occupée : selon Wafa, les forces israéliennes ont tué deux adolescents dans le camp de réfugiés de Jénine. Mardi, des funérailles ont eu lieu pour Islam Noah, 14 ans, et pour Muhammad Alawneh, également âgé de 14 ans ; deux autres ont été blessés lors du même incident.

Attaque à Doha et réactions internationales

Israël a lancé des missiles sur Doha alors que des dirigeants du Hamas se trouvaient dans la capitale qatarie pour discuter d’une dernière proposition de cessez-le-feu américaine. Le Hamas a annoncé cinq morts, tandis que le Qatar a indiqué qu’un responsable de la sécurité faisait partie des victimes. Le mouvement palestinien a affirmé que sa direction avait survécu à la tentative d’assassinat.

Le cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, émir du Qatar, a condamné l’« attaque criminelle et imprudente » d’Israël lors d’un appel téléphonique avec le président américain Donald Trump. Le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar, le cheikh Mohammed bin Abdulrahman bin Jassim Al Thani, a qualifié l’attaque de « terrorisme d’État ». Il a ajouté que Doha continuerait à œuvrer pour mettre fin à la guerre, tout en doutant de la viabilité des pourparlers après une telle attaque : « Quand il s’agit des pourparlers actuels, je ne pense pas qu’il y ait quelque chose de valable maintenant après ce que nous avons vu. »

Le Qatar a adressé une lettre au Conseil de sécurité de l’ONU pour condamner ce qu’il qualifie d’agression lâche d’Israël contre des bâtiments résidentiels à Doha. Le secrétaire général de l’ONU a qualifié l’attaque de « violation flagrante » de la souveraineté et de l’intégrité territoriale du Qatar.

La Maison-Blanche a affirmé que les États-Unis avaient averti le Qatar avant la frappe ; Doha a rejeté ce récit, assurant que l’avertissement n’est intervenu qu’après le déclenchement des bombardements. Donald Trump a déclaré regretter « l’emplacement de l’attaque » et a assuré le Qatar que cela ne se reproduirait pas. Sur sa plateforme, il a attribué la décision à Benjamin Netanyahu, écrivant que « bombarder un pays souverain et allié des États-Unis ne sert ni les objectifs d’Israël ni ceux de l’Amérique ».

Pour approfondir

  • La réaction internationale à l’attaque israélienne contre des dirigeants du Hamas à Doha
  • La Maison-Blanche affirme que Trump a prévenu le Qatar avant la frappe israélienne
  • Analyse : Israël franchit des lignes rouges en attaquant Doha
  • Attaque israélienne contre la direction du Hamas au Qatar : ce qu’il faut savoir
  • Le Qatar condamne l’attaque israélienne « lâche » à Doha
source:https://www.aljazeera.com/news/2025/9/10/israel-kills-dozens-in-gaza-qatar-calls-israels-attack-state-terror

You may also like

Leave a Comment