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Des négociations de paix extrêmement complexes entre la Russie et l’Ukraine à Istanbul
Les discussions diplomatiques entre la Russie et l’Ukraine s’annoncent comme étant parmi les plus difficiles depuis le début du conflit, selon les déclarations du Kremlin. La troisième session de négociations se déroule à Istanbul dans un contexte de tensions accrues et d’un échec apparent à trouver une solution rapide pour mettre fin à la guerre.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a indiqué que personne ne s’attendait à une résolution aisée, soulignant que les propositions des deux camps étaient « diamétralement opposées ». Malgré cela, des délégations des deux pays, sous la médiation turque, sont en route pour Istanbul, où les pourparlers débuteront sous la supervision de responsables turcs, notamment le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.
Les enjeux et les points de friction majeurs
Les discussions portent principalement sur les « mémorandums » échangés en juin, qui incluent les propositions de paix des deux côtés. Cependant, la divergence des positions demeure profonde. La Russie revendique encore la cession de quatre régions partiellement occupées dans l’est et le sud de l’Ukraine, ainsi que la Crimée, annexée en 2014, tout en exigeant un abandon des livraisons d’armes occidentales et de toute perspective d’adhésion à l’Otan. De son côté, Kiev exige le retrait total des troupes russes, des garanties de sécurité occidentales, notamment la poursuite de l’aide militaire, et le déploiement d’un contingent européen.
Les événements sécuritaires sur le terrain compliquent également la situation. La Russie mène des opérations intensives, notamment des frappes nocturnes massives avec l’utilisation de drones, ciblant l’Ukraine. La nuit précédente, 71 drones russes ont été signalés, causant des blessures et des morts civiles. En réponse, l’armée russe affirme avoir neutralisé 33 drones ukrainiens, mais l’opération militaire continue à faire des ravages dans la région.
Une violence constante et une course contre la montre
La guerre a déjà causé des dizaines de milliers de morts, civils et militaires, depuis le déclenchement de l’invasion russe en février 2022. La situation sur le terrain demeure critique, avec une avancée russe régulière dans certaines régions, notamment la revendication de la conquête d’un nouveau village, Varatchyné, dans la région de Soumy. Les conditions pour une paix durable se font toujours attendre, chaque partie maintenant ses positions avec fermeté.
Concernant la diplomatie, la délégation ukrainienne, menée par l’ancien ministre de la Défense Roustem Oumerov, souhaite ouvrir la voie à des négociations plus constructives, y compris sur le rapatriement d’enfants ukrainiens et l’échange de prisonniers. La délégation russe, dirigée par Vladimir Medinski, reste sur une position intransigeante, évoquant la nécessité de négocier sur la base des propositions de paix échangées en juin, qui sont perçues comme radicalement opposées par Kiev et ses alliés occidentaux.
Un contexte international sous haute tension
Plus que jamais, cette tentative de dialogue est influencée par la pression internationale, notamment celle du président américain Donald Trump, qui aurait fixé un délai de cinquante jours à Moscou pour parvenir à un accord, sous peine de sanctions sévères. La médiation turque, en tant que terrain neutre, apparaît comme une opportunité pour tenter d’apaiser un conflit qui semble à un point mort, avec une intensification des opérations militaires et un renforcement des enjeux géopolitiques.
